« Chère marraine Georgette »

12/01/2015 Bonjour à toutes et à tous,

Chère marraine Georgette - Crédit photo izart.fr

Chère marraine Georgette – Crédit photo izart.fr

Chère marraine Georgette, cette fois je suis un peu en retard pour t’envoyer mes voeux de bonne année 2015, avec la meilleure santé possible qu’on puisse te souhaiter à cet âge.

Cela fait tellement d’années que nous nous envoyons cette lettre pour se donner des nouvelles l’une et l’autre !

J’ai eu la chance d’avoir une marraine qui était l’amie de maman, elles s’étaient rencontrées à Paris, travaillant toutes deux dans le même journal.

Marraine m’éblouissait toujours par les magnifiques cadeaux qu’elle m’envoyait pour mon anniversaire ou pour noël.

Ah la première poupée qu’elle m’a envoyée !

Ça m’a fait mal au coeur de m’en séparer, même si j’avais déjà bien une dizaine d’années.

Ben oui, quand j’étais petite, on n’en avait pas 50 de poupées, avec autant de tenues…

Bref, ça je l’ai déjà dit dans une autre Petite chronique.

Je l’ai donnée pour le noël des enfants pauvres, ma poupée avec son beau chapeau en tissu fleuri, comme on nous y encourageait au caté.

Au moins ça nous a appris à partager.

Et puis je recevais des livres, ah, des livres que je n’osais même pas imaginer, pleins de belles illustrations en couleur !

Un jour, elle m’a même envoyé une petite boîte de couture rouge, toute garnie, et bien elle est toujours en service !

J’ai compris bien plus tard que maman guidait judicieusement les cadeaux de ma marraine, et cela tombait d’autant mieux.

Marraine est restée en région parisienne alors que nous sommes descendus du côté de Grenoble.

Alors j’ai commencé à lui envoyer des lettres avec de beaux dessins et elle me répondait avec de belles cartes postées au gré de ses voyages.

On n’a pas toujours connu le téléphone à la maison, et encore moins dans les poches !

Et puis tout à l’heure, le téléphone fixe a sonné, chose plutôt rare maintenant qu’on peut nous joindre instantanément sur les portables…

J’ai fait répéter deux fois à la dame au bout du fil.

« Bonjour Madame Isabelle… pompes funèbres de… conformément à la volonté de… faîtes partie des gens… vous prévenir de son décès. » 

Je n’arrivais même pas à comprendre.

J’ignorais même que l’on puisse vous faire prévenir ainsi quand on vit seule.

Et que répondre… merci ?

Un contact, ah oui… son frère ?

Je pleure ma reine.

La magie de mon enfance s’envole avec elle.

Bien à vous,

Isabelle