« Un Noël qui nous ressemble »

25/12/2015 Bonjour à toutes et à tous,

Un Noël qui nous ressemble - Crédit photo izart.fr

Un Noël qui nous ressemble – Crédit photo izart.fr

Un réveillon sans panique, ça augure une bonne journée de Noël.

En effet, en ce matin de 25 décembre, tout est prêt dans les casseroles, au four et sur la table.

Les flageolets cuisent à la vapeur douce après avoir trempé toute la nuit, les cuisses de canard finissent de confire au four, le gratin de cardon ne sera qu’à réchauffer et les asperges sont prêtes à saisir.

Les figues caramélisent doucement dans le beurre et le miel aromatisés aux 4 épices tandis que je sors le confit d’oignons rouges préparé quelques semaines plus tôt.

Pour marquer le coup, j’ai sorti le plus vieux vin de ma cave, une année de plus lui serait peut-être fatale…

Saint Joseph 1992, tout un poème que je dédie à mon père, grand amateur de ce vin dont il a habité la région.

Attention, à dit F., on ne carafe pas un vieux vin, cela lui ferait perdre toutes ses qualités, je me souviens de la leçon !

Quelques bougies sur la table, les cadeaux au pied du sapin, je jette un coup d’œil sur la pendule, 11:30, impeccable, ils doivent prendre la route.

Tiens, hein… mais… MAIS !

Un Noël qui nous ressemble, ça m’aurait tellement étonnée que tout roule sans une pointe d’originalité…

Ah oui, tomber en panne de gaz un 25 décembre à 11:30 précises, c’est d’un banal !

J. a les mains dans les huîtres, moi je prépare le roux pour les flageolets, tout baigne.

Pas de panique, moins de 10 mn plus tard, le problème est réglé, et il me reste encore 10 mn pour passer sous la douche et m’habiller décemment.

Chance, je suis prête quand arrivent les invités !

Bon, dommage, à table, mon vieux Saint Jo ne produit pas l’effet escompté.

Alors qu’il est tout à fait agréable, mon très cher père, du bout de ses 86 ans le trouve âpre 🙁

Je crois plutôt qu’il a perdu des papilles, car il ne boit plus de vin depuis quelques mois, n’y trouvant, à ses dires, plus de goût.

Et puis, alors que je lui présente son assiette de viande et légumes, il ouvre la fenêtre et s’en va sur la terrasse, décrétant qu’il a assez mangé.

Mais je sais ce qui le préoccupe.

En arrivant, tout à l’heure, il s’est proposé, en jetant un coup d’œil rapide sur le jardin, de tailler le poirier.

Ce sera peut-être la dernière fois, me dit-il, avec une voix un peu étranglée.

A peine avalé le dessert – la glace ça passe toujours bien, les papillotes aussi – le voilà déjà sécateur en main pour démarrer la taille du fruitier.

Faut dire que ce poirier-là, c’est un rescapé, il a quitté l’Ardèche avec mon père, quand il a laissé maison et jardin.

Magie de Noël que de le voir s’activer autour de l’arbre, le geste précis, sans hésitation.

La journée n’aurait pu être conforme à la règle sans une intervention de pompier en plein milieu d’après-midi.

Mais bon, cette fois, le repas était terminé, J. a eu plus de chance que d’habitude 🙂

Les voilà ces petits riens qui font le monde, et Noël ou pas, chez nous on connaît…

Bien à vous,

Isabelle