« 2020 l’année de mes 30 ans et du COVID-19 »

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25/03/2020 Bonjour à toutes et à tous,

Alors les ami·e·s quoi de neuf pour vous aujourd’hui ?

Moi je sais que dans les conversations familiales va rester une expression.

Ah oui… 2020 l’année de mes 30 ans et du COVID-19.

C’était donc l’anniversaire de M. hier, 30 ans déjà.

Alors JOYEUX ANNIVERSAIRE M., on fête ça dès que possible ?

Quand j’ai pris mon petit vélo ce matin de bonne heure, au premier carrefour croisé, j’ai assisté à un spectacle assez surréaliste.

Plusieurs hommes sans uniforme et montés sur des motos balisées police se tenaient près d’un gros 4×4 immobilisé au milieu de la route.

Au même moment, en face, arrivait une femme qui montait à cru son cheval.

Une petite indienne, passait toute seule à vélo, regardant la scène en rigolant.

Bon j’ai pas fait la maligne mais pourtant l’envie me démangeait.

J’ai donc continué mon chemin sans sortir mon téléphone pour immortaliser la scène…

Ensuite, j’ai pu arriver quand même parmi les premières clientes de mon marché bio.

Et là, grosse surprise, nous étions canalisé·e·s et aligné·e·s en file indienne (!) après nous être enduits les mains de gel antiseptique.

Dans ces cas-là, alors que tu défiles devant toutes les cagettes de fruits et de légumes, tu fais fonctionner ton cerveau très très vite.

Pastèque… oui, haricots km… oui, chikou… oui, salade… oui, papaye… oui, concombre… oui, banane oui… ah non ?

Plus de banane, tant pis, je vais pousser jusqu’au village.

Parce que sans banane je suis foutue.

Des oeufs… les œufs, ah… ils arrivent les oeufs !

Oui, je vais m’asseoir dans un coin comme la dame m’a dit, en attendant que les oeufs soient en rayon.

Yes je les ai mes oeufs, six oeufs, je vais pouvoir faire des pancakes ?

Maintenant direction le village, et pas un chat sur la route, à peine quelques vaches qui remontent à contre-sens.

Toutes les terrasses où nous avons l’habitude de prendre un café, un petit-déj amélioré, une glace… tout est fermé, c’est hallucinant.

Mauvaise pioche quand j’arrive à la hauteur de l’échoppe du tailleur.

Il s’est fait la malle… la grille est tirée ?

Oui, celui-là même qui devait me remettre ma commande hier après-midi, à domicile.

Ah ben oui parce que le matin, j’étais déjà passé chez lui comme convenu pour récupérer mon ensemble fini, déposé avant le weekend.

Mais quand je suis arrivée, il était affairé à bien autre chose.

Confection artisanale de masques en coton satiné qui auraient pu servir à tout, sauf à vous protéger du moindre virus

Quand il m’a suggéré de repasser l’après-midi, je lui ai dit que j’étais loin, et à vélo, donc compliqué de revenir.

A ce moment-là il a pris mon prénom, comme on fait de partout en Inde, et mon adresse, se proposant de me déposer le tout dans l’après-midi.

Inutile de vous dire que je l’attends toujours.

Et que sûrement je vais l’attendre longtemps.

Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir attendre avant de me retrouver en culotte.

Paerce que j’ai déjà deux pantalons qui ont craqué d’usure aux fesses ?

De toute façon aucune voiture aucun camion aucun bus ne circulent.

Nous sommes aussi entrés en phase de confinement jusqu’au 1er Avril.

Non, c’est pas une blague, le 1er avril, ils ne connaissent pas en Inde.

Bien à vous,

Isabelle