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« Au plus près de Gandhi »

26/03/2019 Bonjour à toutes et à tous,

Le Garam massala c’est pour les pois chiches, le mouton, le poulet, les plats lourds et chauds, mais pas les légumes.

Pour ces derniers, en effet, il existe une autre version, plus légère.

C’est le dernier passage chez le marchand d’épices, juste avant de déposer les guests à l’aéroport, qui m’amène là.

Dépenser les dernières roupies et trouver quelques babioles in extremis, ça fait patienter et boucler le programme.

Ensuite, nous avons repris la route dans la nuit tout en évitant les voitures stationnées sur les bas côtés de la chaussée.

Le stationnement sur les parkings de l’aéroport est cher.

Alors les gens stoppent leurs véhicules dans la longue file déjà formée, tous feux éteints sur l’autoroute 🙁

Et attendent l’appel de leurs proches pour reprendre la route et les récupérer à l’arrivée de l’avion.

La pollution avalée depuis deux jours à Delhi est innommable.

A. m’invite même à ne plus discuter dans le e-rickshaw pour ne pas avaler davantage de gaz d’échappement et de particules fines…

Il nous faudrait des masques filtrants +++ car nos poumons n’arrivent plus à jouer leur rôle de filtres, bien au contraire.

Nous toussons encore beaucoup, mais nos oreilles et nez se sont enfin décongestionnés.

Mon pauvre châle plaqué sur le visage a un effet purement psychologique…

Dire que je me réjouissais d’avoir quitté la région lyonnaise ?

Mais cet après-midi, j’ai eu la chance d’être au plus près de Gandhi, au calme d’une belle demeure appelée Gandhi Smriti.

C’est là qu’il a passé les 144 derniers jours de sa vie, avant d’y être assassiné le 30 Janvier 1948.

Retrouver l’histoire de sa vie, de ses actions n’a pas été sans me rappeler la passion qu’une de mes proches lui vouait.

La propriété qui est lieu de mémoire baigne dans une atmosphère paisible et les gens défilent avec respect dans les différents espaces.

Ici, pas de brouhaha, seul le chant de quelque oiseau mystérieux planqué dans les arbres trouble le parc.

Dans une vitrine murale, près du lit de Gandhi sont accrochés les rares objets que tout le monde lui connaît.

Facile d’identifier sa paire de lunettes et leur étui, sa montre gousset, deux cuillères, deux fourchettes, un couteau.

Juste à côté de son bâton de marche, une serpette et ce qui semble être une pierre à aiguiser.

Des travaux d’artistes contemporains, à l’étage, traduisent à leur façon l’oeuvre de Gandhi.

Ils contrastent beaucoup, dans leur expression, avec les anciennes vitrines qui occupent une des pièces du bas.

Celles-ci sont peuplées de personnages en terre je présume, peints, habillés et mis en situation comme des santons de Provence.

Ce côté certes kitsch permettait jadis à une population illettrée de visualiser les événements marquants de la vie de l’homme.

Et si ici personne n’a oublié, les visites confirment que dans le monde entier toutes et tous se souviennent aussi.

Bien à vous,

Isabelle