« Ce pays de merde »

04/01/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Quand j’ai entendu murmurer ce pays de merde, tout en regroupant mes affaires dispersées dans les bacs rouges, j’ai tourné la tête.

Et en plus je vais rater mon vol, avec leurs conneries de test… continuait-elle.

C’est du reste ce qui était arrivé à la petite Argentine qui attendait sans rien comprendre aux numéros d’appels pour les résultats du test.

Camille et moi, au contrôle on s’est juré, dans un souffle commun, qu’on ne remettrait plus jamais les pieds en France.

Vite, repartir, elle au Canada, moi en Inde, loin de tout ce bazar !

Et dire que je portais sur moi tous les documents exigés par la diplomatie, certifiant sur l’honneur que je n’avais côtoyé personne de positif au COVID-19 !

Et un autre document pour attester sous serment que je ne présentais aucun symptôme…

Et que sur le Delhi-Paris j’avais rempli encore un document pré-imprimé où l’on me demandait numéro de vol, personne à contacter au cas où…

Bon, une chose était sûre, on ne me retrouverait jamais et je n’apparaîtrais dans aucun fichier de ce pays de merde.

Je m’apprêtais ensuite à franchir le dernier contrôle avant le quai d’embarquement.

Un employé me demanda alors de soumettre ma valise cabine à la pesée.

Alors là j’étais tranquille avec mes 12 kilos, pas un de plus.

Sauf que… il me demanda d’ajouter le sac à dos, le sac en bandoulière et le sac de repas !

Malgré mes protestations et mu par un zèle tout à fait administratif, il colla sur ma valise un bout de scotch où était inscrit 19 kg.

Et moi je fais quoi avec ça ? demandais-je, passablement énervée et épuisée à l’employée de l’étape suivante.

Vous devez payer un supplément, venez avec moi à la borne, lâcha t-elle sans aucune forme d’empathie.

Maintenant introduisez votre CB, continua-t-elle.

Ah ben non, je n’ai pas de CB, juste des espèces… m’étonnais-je.

Heu… Alors dans ce cas-là vous devez aller aux guichets I ou J, conclut-elle.

J’arrivais au dernier guichet et expliquais ma mésaventure

J’osais encore croire que le lendemain de Noël il se produirait un miracle…

Je m’entendis répondre que non, [sa] supérieure ne pouvait pas faire un geste commercial et qu’il ne me restait plus qu’à retirer des choses de ma valise ou payer.

82€01 de supplément affichait l’ordinateur.

J’eus beau gémir, secouer la tête, adopter le ton le plus larmoyant pour expliquer que la valise contenait tout mes cadeaux de Noël, rien n’y fit.

De guerre lasse, je me dirigeais au fin fond de la salle vers la machine à encaisser les espèces.

Alors que j’avais introduit deux billets de 50€, quelle ne fut pas ma surprise de voir la machine me les rendre !

Monnaie insuffisante pour me rendre la différence, ce pays de merde, pensais-je encore très fort.

Alors dans ces cas-là, on vous renvoie vers le prochain Starbucks ou Relay pour faire du change.

Armée d’une collection de pièces de 1 et 2€, je revenais à la machine accompagnée de la guichetière.

Deuxième déconvenue, bien qu’ayant introduit 83€… la machine me rendit tout à nouveau !

Dire que j’avais généreusement annoncé faire cadeau des 99 centimes à Air France

Et bien imaginez que la machine ne pouvant me rendre la monnaie, annulait simplement l’opération.

Ah ben tout simplement parce qu’elle n’acceptait aucune pièce en-dessous de 50 cts comme indiqué sur le process…

A ce moment d’extrême lassitude et ne pouvant joindre aucun proche au téléphone, cause absence de réseau, je décidais de m’asseoir… et attendre.

Parce qu’il était hors de question que je me rende à l’agence de l’autre côté de l’aéroport où on aurait l’appoint pour me rendre la monnaie.

Bien à vous,

Isabelle