« C’était au temps où Maury avait ses américains »

14/08/2017 Bonjour à toutes et à tous,

C'était au temps où Maury avait ses américains - Crédit photo izart.fr

C’était au temps où Maury avait ses américains – Crédit photo izart.fr

C’était au temps où Maury avait ses américains.

Au temps où le vin coulait à flot.

Où la vigne n’avait pas encore remplacé toutes les cultures céréalières.

Au temps où le tracteur n’avait pas remplacé tous les chevaux nourris aux blés et aux maïs locaux.

Au temps où le chemin de fer n’avait pas encore frappé d’extinction l’extraction… du minerai de fer.

Celui-là-même qui fait encore la beauté des balcons délicatement ouvragés, sur la façade des maisons accolées les unes aux autres, dans les ruelles à présent désertées.

Au temps où il fallait tricher sur le degré alcoolique du vin pour ne pas tomber sous le coup des taxes.

Au temps où parfois du très bon vin partait embouteillé avec des étiquettes de basse gamme, pour ne pas finir dans les égouts.

C’était au temps où les paysans locaux partaient pour la semaine avec leurs chevaux pour travailler sur les terres trop éloignées du village.

Et qu’ils passaient leurs nuits sur place, abrités dans leur minuscule casot (prononcer cazote).

C’était au temps où les oliviers aussi rythmaient le paysage, avant que le gel n’ait raison d’eux par un hiver de tramontane trop mordante.

C’était au temps où les scorpions peuplaient rochers et mares, mais aussi les lézards, les geckos, les tortues, et autres amphibiens.

C’était au temps où vautours, bihoreaux, bruants ortolan et tant d’autres oiseaux encore nichaient dans les environs ou les hauteurs du village.

C’était au temps où les jeunes suivaient les pas de leurs pères dans les sillons de leurs pairs.

Et que les enfants descendaient des hameaux par grappes, en direction des bancs de l’école du village.

Ou pour se retrouver sur d’autres bancs, ceux de l’église romane, avant qu’elle ne disparaisse à son tour.

Mais tout ça, c’était au temps où Maury avait ses américains, comme ils disaient autour, au temps où l’argent coulait à flot.

Bien à vous,

Isabelle