« Chère Valérie Ladéprime »

10/09/2014 Bonjour à toutes et à tous,

Chère Valérie Ladéprime,

Heureusement que j’ai plein d’amies et amis sympas et très souriants autour de moi.

Parce qu’il y a quelques jours, j’ai reçu votre livre dans ma boite mail, gracieusement envoyé par une de mes relations, justement.

Bon je vous avoue que je n’allais pas l’acheter votre bouquin, vous avez de quoi vivre sans mon achat, quand même.

Mais bon voilà, je l’ai ouvert par curiosité, entre l’Iraq, la Libye et les otages décapités, je me suis offerte une soupape de décompression politique, en quelque sorte…

J’ai feuilleté votre livre dans mon lit, un peu honteusement, comme ça, et pas très convaincue, je m’en excuse.

Mais bon, à la page 66, j’ai arrêté de chercher ce qu’il n’y avait pas.

Je crois que si j’avais continué, j’allais me mettre à pleurer avec vous quoi…

Ben non, faut pas rester comme ça à avaler des tablettes de cachetons pour attendrir le mec d’en face qui ne bande plus pour vous !!!

Et puis surtout, comme vous le répétez souvent, il faut assurer avec trois enfants.

Pas question de mettre les deux pieds dans le même sabot 🙁

Et moi, quand je vous lis larmoyante, déprimée, abattue, menaçante, je comprends un peu votre mec.

Peut-être en a-t’il eu marre au bout d’un moment de vos manières de princesse-pipi-de-chat

Parce que c’est bien joli le flirt, mais prendre un repas tous les vendredi en tête à tête durant des années, est-ce que ça nourrit son homme ?

Sérieux, on ne vous avait jamais dit qu’il fallait toujours associer la gamelle ET le lit ?

Je crois bien d’ailleurs, après enquête auprès de mon entourage (à qui j’ai bien sûr transféré le livre), qu’il n’y a que vous qui n’avez rien vu venir…

En fait, vous étiez mal barrée dès le début pour le garder.

Enfin pas de quoi en faire un fromage non plus, ça arrive à un tas de gens, et pas qu’à des présidents.

Mis à part le fait que vous, ça vous est arrivé avec le sus-nommé président.

Ben, oui, je vous l’accorde, ça n’arrive pas à tout le monde (comme Odette).

C’est sans doute pour ça que j’ai arrêté de lire l’énumération des platitudes.

Parce que j’avais encore 5 bocaux de pipérade à sortir du stérilisateur.

Et le sol de la cuisine à laver, plus peler des pommes pour la compote.

Et que j’ai même failli marcher sur la chatte, toujours dans mes pattes pour réclamer à manger, en sortant ramasser le linge.

En bloquant bien la barrière du jardin pour que les poules ne se sauvent pas.

Bon, pendant que j’y étais, j’ai aussi mis un petit coup d’arrosoir sur les fleurs et les tomates écrasées de chaleur du soir.

Allez, courage je me suis dit, en attaquant l’emballage de mes cadres pour l’expo de dimanche (je vous raconte bientôt).

Parce que le temps que j’ai perdu à lire votre compte-rendu de dépression post-présidentielle, fallait bien que je le rattrape…

Quand je pense qu’il y a des gens qui s’ennuient…

En fait, je crois que vous m’avez donné une idée.

Et si je mettais ça sur le papier ?

Oh pis non.

Personne ne me croirait, ma vie n’est pas assez triste 🙁

Bien à vous,

Isabelle