« Notre coquette Marinette s’est envolée »

26/04/2014 Bonjour à toutes et à tous,

Envol

Envol

C’est ce matin, vers 4:00, que notre coquette Marinette s’est envolée pour des horizons paisibles.

Revenue dans son Jura natal, elle avait choisi de laisser les boutiques parisiennes de marque où elle excellait à la vente, pour une petite maison pimpante dans la région des lacs.

Ce fut aussi le paradis pour son pêcheur de mari, dont la fabrication d’hameçons extrêmement petits, jusqu’à la taille 44, lui valurent une réputation internationale dans le milieu halieutique.

Et le bonheur de ses neveux qui eurent, enfants, le privilège de l’accompagner taquiner le poisson, vêtu de son éternel pull aux couleurs spécial pêche, tricoté par sa femme bien sûr !

Très belle femme, Marinette avait gardé cette coquetterie de la ville, tout en menant une vie tranquille à la campagne.

Victime, lorsqu’elle était jeune, d’une tentative d’enlèvement en plein Paris heureusement déjouée, le récit qu’elle en fit m’impressionna longtemps, ainsi que le courage dont elle fit preuve.

Rayonnante de vie, c’étaient pour nous, ses nièces, une fête d’avoir sa visite avec ses mallettes à parfums, lotions, crèmes qu’elle nous étalait sur le visage en toute complicité.

Couture

Couture

Mais attention, pas sur le nez, il ne faut pas que ça brille !

Et puis elle avait hérité d’un don qui se transmet dans la famille, en plus de ses qualités de brodeuse et tricoteuse, celui de la couture, où elle excellait en autodidacte.

Combien de robes de mariées, de vestes, pantalons, chemises, blousons, jupes sont sortis de ses doigts de fée ?

Un jour, pour le choeur d’hommes dans lequel chantait son mari, elle confectionna même 40 nœuds papillons blancs !

Pour nos poupées, elle réalisait les tenues les plus raffinées, je me souviens de ce petit ensemble en vichy rose dont j’étais si fière d’habiller la mienne.

En croqueuse de vie, elle avait aussi une passion pour la cuisine et s’activait en période d’été autour des confitures de toutes sortes, dont la fraise restait reine.

La petite Poule Rouge

La petite Poule Rouge

Mais son péché à elle, c’était indéniablement le saucisson !

Et lorsque nous nous retrouvions à table, devant un bon sauc’ bien sec, elle lâchait soudain, une tranche ou deux en main, un joyeux « Putain q’c’est bon ! » qui nous faisait éclater de rire, parce que ça c’est sûr, elle adorait rire 🙂

Voilà, c’est comme ça que je l’aimais Marinette, avec sa franchise, sa générosité, sa sensibilité propres à son grand coeur.

Et puis j’aimais aussi qu’elle me raconte les histoires de son enfance, à la ferme de ses parents.

Comme celle des petites bottes rouges usées, que Monsieur le comte avait jetées sur le tas de fumier pour s’en débarrasser et qu’elle avait récupérées…

Et je crois bien que que si j’aime tant les poules aujourd’hui, c’est parce que quand j’étais petite, elle m’a offert et lu et relu le livre de La Petite Poule Rouge🙂

Bien à vous,

Isabelle