« A corps et à cordes »

05/04/2014 Bonjour à toutes et à tous,

Quel pari audacieux, à corps et à cordes, que de mettre sur scène des danseurs mués en boxeurs et un quatuor de musiciens… à corde !

Hier, au Théâtre de Villefranche sur Saône, la connivence entre les musiciens du Quatuor Debussy et les danseurs de la Compagnie Käfig tenait presque de la magie, car chacun dans son registre prenait part physiquement à la pièce Boxe Boxe.

Impressionnés par les dialogues des corps et des cordes, les sens sont partagés sans cesse entre l’ouïe et la vue, et tandis que les musiciens sont mis en lumière, les danseurs se déploient dans l’ombre et puis les rôles changent, se relaient, se répondent.

Le ballet incessant des instruments et des musiciens alterne avec la chorégraphie des danseurs, la musique lie les deux groupes d’artistes sur scène dans un même spectacle.

Des scènes sobres et intimistes suivent des tableaux comiques et très colorés, les gants de boxe s’enlacent et se délient, les baskets crissent, les souffles se raccourcissent, les combats reprennent ou les corps s’échouent…

Entre le sac de frappe, le boxeur et Philip Glass, se déroule un corps à corps intense où se succèdent pieds et poings.

Lentement puis rapidement, doucement puis violemment, les gestes du combat se déroulent en amples mouvements de danse, faisant corps avec les musiques de Henryk Gorecki, Verdi, Mendelssohn, Schubert et Ravel.

Difficile de glisser de l’art du combat à celui de la danse, lorsque sans cesse, durant les entraînements, il vous est répété que l’on ne fait pas de la danse justement !

N’empêche que Mourad Merzouki, ancien boxeur, champion de France junior et pratiquant d’arts martiaux, devenu danseur de hip-hop professionnel, a osé relever le défi de composer un extraordinaire spectacle de métissage artistique.

Bien à vous,

Isabelle