« De grand-mère en mère en fille »

23/07/2017 Bonjour à toutes et à tous,

Autrefois, ça se passait comme ça.

On rencontrait un homme, on se fiançait avant de l’épouser pour la vie.

Puis on faisait des enfants, et bis repetita de grand-mère en mère en fille.

C’était comme ça pour nos grands-mères, c’était comme ça pour nos mères.

A la génération suivante, quelque chose a changé.

On faisait toujours des enfants.

Souvent avant le mariage.

Et si on se mariait toujours avec l’heureux élu, il émergeait, cette fois, d’un certains nombre d’autres possibles fréquentés avant le mariage.

Lui-même marqué par une période limitée dans la vie.

Le divorce était entré dans les moeurs.

Quand il y avait mariage bien sûr, parce que son déclin s’est aussi annoncé.

La génération des 20-30 ans actuels est encore bien différente.

Elle ne gravite plus autour de l’autre, être réduit-e à sa seule représentation sexuée.

Balayées, les générations élevées dans le mythe de la ou du partenaire sexuel-le-ment idéal-e

Ici sont passées des cohortes de mères seules avec enfants, bien loin du cliché pitoyable de la veuve et de l’orphelin d’après-guerre 🙁

Mais si nous étions un peu libérées de l’héritage de nos mères, nos plumes étaient encore bien trop humides pour nous envoler.

Alors nous cherchions encore l’heureux élu, mais en passant tous les autres en revue !

Choisir un-e partenaire pour sa capacité à nourrir une famille, à remplir la cagnotte ou encore pour ses aptitudes à tenir une maison est devenu peu à peu désuet.

Le prince charmant et la princesse charmante ont été remercié-e-s.

Aujourd’hui, l’autre n’est plus fantasmé, il est bel et bien vivant, au travers d’une relation épanouissante pour tout-e un-e chacun-e.

Ici, on parle d’égale à égal.

Ma pote, ton pote.

Je mange, je ris, je bois, je sors, je dors.

Tu manges, tu ris, tu bois, tu sors, tu dors.

« – Tu dors avec, sans coucher ?
– Mais maman, c’est une pote !
– Tu pars en WE avec, sans coucher ?
– Mais maman, c’est une amie ! »

On a perdu la mère cette fois 🙁

Je les admire, je les envie.

Qui, et pourquoi, a pourri et pollué notre adolescence et notre jeune vie d’adultes jusqu’à l’obsession ?

Enfermé-e-s dans les clichés, nous étions comme tétanisé-e-s par cette danse macabre

Eux, maintenant ?

Ils vont, elle viennent.

Elles viennent, ils vont.

Manger ensemble, danser ensemble, nager ensemble, courir ensemble, skier ensemble, étudier ensemble, cuisiner ensemble, voyager ensemble, dessiner ensemble, rire ensemble, pleurer ensemble, rêver ensemble, travailler ensemble, dormir ensemble.

Et parfois coucher ensemble.

Bien à vous,

Isabelle