« En fait il était corse et pas italien »

10/02/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Il ne serait pas un peu d’origine italienne ? qu’elle m’a demandé comme ça, l’amie A. à propos de mon nouveau chef de chœur.

En fait il était corse et pas italien, renseignements pris auprès de l’intéressé le soir-même de ma première répétition.

Bon alors faites-en bon usage (des partitions je veux dire), qu’elle a rajouté dans son mail.

Une cheffe de chœur qui parle d’un chef de chœur, original.

Elle ne peut pas être mieux informée des mauvais traitements que parfois les choristes leurs font subir…

Tout a donc commencé quelques jours avant mon départ en France.

Rappelez-vous, j’ai fait une audition, très motivée pour rejoindre le chœur féminin d’Auroville, malgré l’appréhension de me soumettre au test.

Mais bon, il ne faut pas avoir froid aux yeux pour avancer ici, parce qu’on est souvent soumis à un tas de tests.

Que ce soit les éléments naturels, les évènements, les gens, on avance parfois dans l’obscurité la plus totale…

C’est juste pour tester votre capacité d’adaptation et mettre l’ego en sourdine, par répercussion.

J’ai quand même bien l’impression que Mère a installé des trucs comme ça tout à fait sciemment.

Enfin, extrêmement efficace pour tester la confiance qu’on lui accorde, puisque tout vient… ou pas ?

Bref, de retour en Inde, et à la veille de rejoindre le chœur, j’ai rouvert mon classeur précieusement conservé et donc ramené exprès de France.

5 années de partitions de chants italiens et occitans, j’y tenais comme à la prunelle de mes yeux…

Je me suis mise machinalement à le feuilleter pour me rappeler ces heureux moments partagés à chanter avec d’autres.

Alors je me suis souvenue de mes amies de pupitre, de nos fous rires, de nos plantages et de nos réussites aussi, des stages de chant…

Les lieux, les circonstances dans lesquelles on avait chanté, les personnes rencontrées, tout a refait surface.

Et puis voilà que ça me fait le coup de l’émotion, la boule dans la gorge alors que je fredonne

des airs et que j’en ai oublié d’autres…

Vite, aller sur YouTube, selectionner les meilleures interprétations puis les ranger méthodiquement dans une playlist pour en garder le souvenir, y’a que ça !

Oui, c’est vertigineux une fois de plus, l’expérience aurovilienne.

Et ça vous aspire comme dans un vortex, allez hop, on nettoie !

C’est exactement ce que m’a dit le chef de chœur à qui je remettais mon classeur bien-aimé de partitions, lui expliquant brièvement mon expérience de mémoire.

Quand il m’a dit en me remerciant, sourire aux lèvres, je peux le garder ? j’ai bredouillé, surprise, avant de lui répondre… ben oui !

Et qu’est-ce que j’allais bien en faire sinon, hein ???

Le garder en souvenir de ma vie d’avant à laquelle je ne suis pas plus accrochée ???

Oui, on nettoie on nettoie, et si cela se double en plus d’une bonne gastro, tu souris à ton corps et tu dis merci, message recu…

Et oui une deuxième fois, je partagerai ma playlist avec le chef de chœur, à sa demande.

Bien à vous,

Isabelle