« J’ai mis ma fille en garde »

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11/10/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Moi, j’ai mis ma fille en garde contre tout, elle sait exactement tout ce qui peut lui arriver ! dit-elle.

C’est vraiment étonnant ce genre de phrase dans la bouche d’une mère.

Cultiver la peur des hommes chez les fillettes dès l’enfance, ça me pose problème.

Les mettre en garde contre les agissements masculins déviants auxquels elle pourraient être confrontées un jour, oui mais non.

Comme si c’était aux femmes de se méfier tandis que les prédateurs pourraient continuer à agresser en toute impunité !

Hé, les femmes, les mères, réveillez-vous !

Debout là-dedans, et surtout on l’ouvre bien grande !

Sa bouche, oui !

Faut s’attaquer au mal plutôt que d’en considérer les conséquences.

C’est ça oui, prendre des mesures préventives pour réduire les dégâts.

Comme on l’a fait pour les voitures avec la ceinture de sécurité, par exemple.

Ou le port du casque obligatoire pour les enfants à vélo maintenant.

Mettre en garde les filles c’est aussi peu constructif que ne rien leur dire.

Et les unes vivront avec la peur au ventre, tandis que les autres auront au moins eu le loisir de vivre leur enfance en totale innocence.

Certes, ça ne les empêchera pas, un jour, malheureusement, de tomber sur un agresseur.

Je me souviens que dans la jeunesse de mes kids, on leur apprenait à dire non, y’avait plein de campagnes d’info là-dessus.

C’était un bon début il me semble, mais sans doute insuffisant.

Maintenant, il faudrait en finir avec la terreur que les adultes infligent aux enfants.

Terreur et agressions commises par personne ayant autorité bien trop souvent, hélas.

Comme les professeurs, animateurs, entraîneurs, curés… qui sont dans le collimateur, juste après les proches et la famille, dans les statistiques.

Prendre le temps de dire et redire à son enfant toute l’importance qu’il a au même titre que qui que ce soit.

Considérer la grandeur de sa petite personne, lui accorder de la confiance.

Lui donner des armes, constituer sa force, et non pas lui insuffler des peurs.

Cela implique aussi au quotidien qu’il soit valorisé, écouté, considéré comme une personne a part entière dans la famille.

Toute la force de sa personnalité et son aptitude au discernement l’aideront sa vie durant.

Non, ne les élevons pas plus dans un monde de Mickey que dans un univers d’Hitchcock.

Mais surtout, soyons, surtout nous, mères de ces enfants, des humains auxquels ils peuvent se raccrocher, des modèles dont ils peuvent s’inspirer.

Je me respecte, je te respecte, tu te respectes.

Les prédateurs n’ont qu’à bien se tenir, la peur change de camp.

Oui, une femme harcelée, agressée, humiliée peut vous traîner en justice.

Fini les maîtres du monde qui régnaient en imposant la terreur à femmes et enfants.

Et comme ça barrate très fort en ce moment, gare aux remous…

Bien à vous,

Isabelle

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