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« J’ai repris ma voiture dans la nuit »

22/12/2014 Bonjour à toutes et à tous,

La voix, ample, pesante, montait, sublime et adorée.

Maria Callas, à la fin de cette journée sans fin,

Où de mille sanglots à mille peines à la ronde, entendis sourdre le flot.

Là-bas, quelque part, couronnée de vignes, dort une princesse à la lueur des étoiles.

Celle-la même qui courait avec les loups, déployant sa blonde chevelure de givre,

Griffe à l’appui d’un solide mur en pierres, figé par le temps.

Perdu est le temps de lire, à quoi bon courir ?

Perdu est le temps de l’ire, à quoi bon…

Emportée par la Belette dans le verger, peut-être.

Ou le Faucon crécerelle sur le pommier, sans doute.

Quelque part en Bresse, Brou couve toujours des yeux son étonnant mystère,

Tandis qu’ici le compte à rebours compte les jours.

Alors qu’une bise de Belgique claque sur la joue droite,

Après bien des mots, bien des larmes, bien des refrains,

On se quitte sur le tard, un peu perdu, un peu hagard…

Un peu perdu, un peu hagard.

Un peu perdu.

J’ai repris ma voiture dans la nuit, et mes esprits un peu aussi.

Maria Callas, morte prématurément à 53 ans, continuait à chanter dans l’obscurité…

Bien à vous,

Isabelle