« J’avais oublié que les gosses »
21/02/2022 Bonjour à toutes et à tous,
J’avais oublié que les gosses vont toujours chercher la facilité.
Et que mon sac de travail; certes en plastique mais posé au sol, pouvait accessoirement faire office de poubelle…
J’avais oublié que les gosses vont toujours chercher la difficulté.
Couper une bouteille de plastique par le milieu avec la lame vacillante d’un cutter parce qu’entièrement déployée, ça garantit plus d’émotions qu’avec des ciseaux…
J’avais oublié que les gosses aiment souvent se faire remarquer.
Frapper tout l’après-midi sur une enclume posée à cinquante mètres de moi, merci, mes oreilles en résonnent encore…
J’avais oublié que les gosses n’ont pas les cordes vocales fragiles.
Crier pendant plus d’une heure pour appeler un adulte, de toute façon absent, c’est peut-être le signe d’une belle carrière…
J’avais oublié que les gosses sont des estomacs à pattes.
Et c’est ainsi que je me suis faite doubler sans scrupule par au moins… gamins, plateaux en main, dans la file d’attente du déjeuner.
J’avais oublié que les gosses sont les champions du partage.
Et que refiler à sa copine le petit tas de déchets que j’avais demandé de ramasser, c’est faire preuve de générosité.
J’avais oublié que les gosses ne sont pas toujours dotés d’une bonne vue.
Et marcher tout en causant avec son copain sur les bouts de bois assemblés au sol pour que je réalise mon travail de landart, c’est normal…
J’avais oublié que les gosses ne font pas toujours dans le détail.
Pisser directement dans le seau de copeaux c’est plus rapide que de viser le trou des toilettes sèches et d’y déposer ensuite une mesure de sciure….
J’avais oublié que les gosses ne font pas toujours dans l’hygiène.
Refiler au suivant son plateau simplement éclaboussé d’eau à la main après usage, sans passer par la case éponge et savon, ça coule de source…
J’avais oublié que les gosses sont parfois très tenaces.
Quand je dis on fera cela demain, ce n’est pas maintenant tout de suite, ni dans cinq minutes, ni dans un quart d’heure, ni même une heure après…
Bref, j’avais oublié que les gosses des autres, en France comme en Inde, c’est toujours l’enfer…
Bien à vous,
Isabelle
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