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« Je me suis sentie toute petite »

06/01/2016 Bonjour à toutes et à tous,

Je me suis sentie toute petite quand il m’a serrée dans ses bras et m’a dit :

« – Allez ma p’tite maman… « 

Juste avant, en descendant de la voiture garée à la dépose minute, il m’a dit en rigolant :

« – Tu vas pas pleurer hein ?

– Ben non ! »

Suis pas triste comme un mère dont le fils quitte la Syrie ou l’Érythrée à cause de la guerre ou de la famine.

N’empêche que je viens de tourner une grosse tranche de vie, aujourd’hui 06 janvier 2016.

Devant la maison, en fin de matinée, il m’a demandé si je voulais qu’il conduise jusqu’à la gare.

Avant de se raviser, car il fallait qu’il téléphone encore à ses papi et mamies en route.

Oui, c’est ça, papi, je vais bien faire attention… mais bon, en France, c’est pas le rêve non plus en ce moment…

Moi, je venais juste de couper un dernier pantalon en short, il l’attendait avant de boucler ses affaires.

Ça lui en faisait deux de plus.

Alors du coup, il a retiré un pantalon de sa valise, il aurait bien assez de deux là-bas…

Et puis il a fermé la porte de sa chambre et descendu les escaliers avec sa valise pour la dernière fois.

Il a fait un dernier câlin à la chatte en lui donnant sa pâtée.

Je me suis vue confier son carnet de chèques, j’en aurai pas besoin là-bas, ainsi que sa clef de la maison.

Il a remonté les escaliers AVEC SES CHAUSSURES, désolé, mais c’est sûr que c’est la dernière fois ! parce qu’il avait oublié de prendre son téléphone…

Dommage, j’aurai bien voulu qu’il voit la neige pour la dernière fois aussi avant de partir !

Sur la route qui me ramenait à la maison, je n’ai pas mis la radio.

J’ai voulu rester dans l’instant présent, ne pas parasiter nos dernières paroles échangées.

Elles étaient joyeuses et sonores comme depuis ce mois et demi qu’il était de retour à la maison.

Il préparait ce long voyage depuis un moment, toujours fidèle à son idée.

Et il y est arrivé, pari tenu, chapeau bas !

Mon ambition était toute petite quand j’ai donné naissance à mes enfants.

Dont lui l’aîné, il y aura juste 28 ans de cela, en Mars de cette année.

Je voulais surtout qu’ils soient ouverts au monde, ouverts aux autres.

C’est pour cela en outre qu’ils portent des prénoms de tous horizons.

Je me sens encore plus petite devant ce jeune adulte qui s’en va.

Et je me dis qu’on voudrait presque encore que l’enfance dure, dure…

Mais bon, il a déjà organisé tout le programme pour ma venue cet été.

Et même choisi le pays qu’on allait visiter ensemble, avant certes de se rendre chez lui, en Inde 🙂

Bien à vous,

Isabelle