« Je suis une cas soc’ et alors ? »

26/06/2016 Bonjour à toutes et à tous,

Je suis une cas soc' et alors ? - Crédit photo izart.fr

Je suis une cas soc’ et alors ? – Crédit photo izart.fr

Je suis une cas soc’ et alors ?

Cela ne me donne t-il pas le droit de respirer et vivre comme tout-e un-e chacun-e ?

J’ai confirmation que non, hier soir, lors d’un dîner entre amis.

M’étant déjà exprimée à ce sujet il y a peu, ce jour,  il m’a semblé nécessaire d’en remettre une couche.

Comment osez-vous, fervent et respectueux défenseur de zones naturelles, affirmer haut et fort que ces espaces devraient être préservés de l’arrivée de cas sociaux.

A vos dires, mon sang n’a fait qu’un tour  ???

Ben oui, cher monsieur, ne vous déplaise, j’habite toujours en logement locatif aidé, alias logement social, voire HLM, si on remonte à des temps très… arriérés.

Chose que vous n’avez pas du faire – remonter le temps – alors, je vous propose de lire ce petit dossier très bien fait pour combattre les idées reçues.

Et être un peu moins bête borné ce soir au coucher, ou faire plaisir à vos héritier-e-s pour peu qu’ils soient fauché-e-s sous peu.

Donc, je suis une cas soc’ et j’en suis (très) fière, n’en déplaise à mes ami-e-s et celles et ceux qui osent me fréquenter sans même le savoir 🙂

Bon, si cela peut en rassurer quelques-un-e-s, cela fait quand même 17 ans que je m’acquitte régulièrement et ponctuellement de mes loyers mensuels pour occuper ce même lieu.

Non, mon logement n’a pas été salopé de haut en bas par une horde de mioches crasseux et rebelles, kalachnikov planquées dans leurs cartables, pour peu qu’ils aient été vaguement scolarisés.

Oui, ma location a plutôt été mise en valeur, et collectivement avec les membres de ma famille, au point d’avoir reçu les compliments de mon bailleur social en visite ponctuelle.

Non, notre maison n’a pas été non plus une plaque tournante de trafiquants de drogue en tout genre.

Oui, les tondeuses ou les piscines de mes voisins me causent parfois quelques nuisances, plutôt sonores, mais ceci est lié au caractère résidentiel de ma commune, n’est-ce pas.

Non, mon quartier n’est pas un no man’s land dangereux et déserté par les politiques, bien au contraire…

Dans mon jardin où je pratique la permaculture, abondent arbres fruitiers, fleurs multicolores, papillons, hérissons, salamandres et autres bestioles, j’y élève même des poules !

Maintenant, cher monsieur, si vous voulez rester dans votre village de vieux en perdition, aux classes qui ferment les unes à la suite des autres, entouré de chevreuils et autres vieilles chouettes, un bon conseil.

Faîtes vite construire plusieurs résidences luxueuses pour personnes âgées fortunées et séniles dans ce qui est actuellement votre propriété, avec vue imprenable sur la vallée de la Saône et la chaîne des Alpes, quand la pluie menace.

Vous verrez ainsi refleurir une vague de commerces, appâtés par cette nouvelle clientèle, marbrerie, toilettage canin, pompes funèbres, matériel médical senior…

Grey is gold, comme disent les ricains 😉

Et dans l’actuelle école devenue vide, suggérez l’installation d’un crématorium peut-être.

Ainsi qu’une clinique de chirurgie esthétique sur le terrain de foot déserté pendant que vous y êtes.

Cerise sur le gâteux, cet excellent investissement vous épargnera la cohabitation forcée avec de potentiels cas soc’.

Bien à vous,

Isabelle