Vous avez aimé :

« K. le roublard »

15/10/2016 Bonjour à toutes et à tous,

J’ai mille et une choses à raconter depuis mon retour d’Inde.

Mais je fais durer le plaisir en saupoudrant quelques-unes au grè de ma Petite chronique…

Cette fois-ci, je vais vous dresser le portrait de celui que j’ai baptisé dès le début K. le roublard, pour faire la rime.

K., pour tout dire, c’est l’homme de la situation.

Panne générale d’électricité dans le quartier prévue pour durer la journée entière ?

Pas de problème, K. va mettre en route illico le groupe électrogène.

Et ventiler le groupe d’immeubles pour que ses habitants ne périssent pas intoxiqués

Besoin de poster un colis ?

Pas de souci, K. court à la boutique d’à côté acheter tissu, fil et aiguilles.

Et s’improvise couturier hors pair pour emballer le paquet à l’indienne.

Ah ben oui, en Inde, impossible de faire partir un colis non revêtu d’un tissu solidement cousu avec adresse écrite au marqueur dessus.

Autrement il faudra vous payer les services du préposé à l’emballage qui officie dans le bureau de poste.

Ainsi ce monsieur manipule fil et aiguilles toute la journée !

Des fois aussi, K. s’improvise aussi parfois goûteur.

Comment je le sais ?

Facile, il suffit de tendre l’oreille pour l’entendre s’étrangler en cuisine tandis que ces dames préparent le poulet biryani 🙂

Ou des fois il est goûteur de dosas.

Et si je le croise par hasard dans les couloirs, alors il s’arrête de mastiquer d’un coup, les joues bien pleines !

Mais il est avant tout homme, et dans ce pays les hommes règnent encore en dominant les femmes.

Il étend donc son pouvoir à toute gente féminine rencontrée sur son chemin, normal…

Ainsi, un jour, nous nous retrouvons sur la terrasse de l’immeuble, alors qu’il a monté une lourde panière de linge à étendre.

Pour faciliter le tâche de ces dames, qu’il m’explique en anglais, bien sûr.

Mais comme il ne doute de rien, il me demande alors si c’est lui ou moi qui vais étendre le linge, à grand renfort de gestes 🙂

Entre nous, ça ne me dérange pas de donner un coup de main occasionnel.

Mais il y a du personnel salarié pour l’entretien de la maison, dont lui !

Dans un large sourire, et à grand renfort de gestes moi aussi, je lui fais comprendre… que nous allons étendre le linge ensemble 🙂

Sérieusement, je crois que c’était la première fois de sa vie qu’il manipulait des pinces à linge

Et quand je l’ai complimenté sur ses chemises impeccablement repassées, il m’a répondu que c’était sa fille qui faisait ce travail.

Bon d’accord, j’ai un peu menti en lui racontant qu’en France les hommes faisaient tout à la maison.

Mais ça c’était pour son bien…

Bien à vous,

Isabelle