« La chouette fête des pauvres »

20/11/2017 Bonjour à toutes et à tous,

La chouette fête des pauvres - Crédit photo izart.fr

La chouette fête des pauvres – Crédit photo izart.fr

Je ne savais même pas qu’elle existait, j’ai appris sa récente instauration via les ondes.

Hier, 19 Novembre donc, c’était la chouette fête des pauvres, première du nom de la Journée Mondiale des Pauvres.

2,8 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, vivent avec moins de 2 dollars par jour. Source ATD Quart-Monde

N’aimons pas en paroles, mais par des actes tel était le message lancé par le Pape François.

Au début, j’ai presque failli louer le texte, et même adhérer aux bonnes intentions.

Ah ah… l’enfer est pavé de bonnes intentions, m’a t-on appris dans mon enfance.

Et puis j’ai poursuivi la lecture qui a un peu débordé de mon centre d’intérêt premier.

Argh 🙁 … Grand mal m’en a prise.

« Pour le Pape François, tous les prêtres peuvent absoudre « le péché d’avortement » » titrait le média que j’avais sous les yeux.

Deux poids deux mesures, où est la cohérence dans tout ça ?

Pourtant, une corrélation existe bien entre les causes et conséquences de la pauvreté dans le monde et l’avortement, surtout chez les jeunes femmes, qui plus est lorsque l’accès leur en est interdit, et non-médicalisé.

Une loi interdisant l’avortement a été votée en Roumanie en 1966. Cela a entraîné une énorme augmentation de la mortalité maternelle qui est passée de 80 décès pour 100 000 naissances en 1964 à 180 en 1988. Après l’abrogation de cette loi en 1989, ce ratio est redescendu à 40 décès pour 100 000 naissances en 1992. Cette chute est presque entièrement due à l’accès facilité des femmes à des services d’avortement sans risque qui a eu pour conséquence une baisse du nombre de décès résultant de complications dues
aux avortements à risque. Source Planning Familial.

Dans le monde, les lois sur l’avortement varient énormément à l’égard des motifs, le cas échéant, autorisant l’avortement.

On peut citer notamment : sauver la vie de la femme, protéger la santé physique, protéger la santé mentale, en cas de viol ou inceste, en cas de malformation fœtale, motifs socio-économiques, et sans aucune restriction de motivation. Source Advocates For Youth.

Et n’en déplaise au Saint Père, déjà en 2013, la Présidente du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes plaidait en faveur de la dépénalisation et la légalisation de l’avortement, comme étant une priorité du programme d’actions de l’ONU pour le développement.

Cerise sur le gâteau, le Pape François, dans son immense bonté, facilite l’accès à la miséricorde des personnes qui ont eu recours ou facilité l’accès au péché grave de l’avortement…

Il n’empêche que le truc qui me hérisse le plus, c’est que, sauf preuve du contraire, l’avortement est un acte médical pratiqué exclusivement sur le corps de la femme.

Son corps, elle en dispose en tant que personne à part entière, patriarcat de substitution s’abstenir.

Et enfin, je ne vois pas bien comment, en France tout du moins, on peut s’opposer à un acte médical autorisé par la loi, sous prétexte qu’il est contraire à ses propres convictions religieuses ?

Bien à vous,

Isabelle