« La culture du viol commence comme ça »

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01/06/2020 Bonjour à toutes et à tous,

Elle n’a même pas eu le temps d’ouvrir la bouche, que déjà ils se sont rués sur elle.

Et de la coller, et de la serrer, pour l’embrasser…

Ils ne lui ont même pas laissé le temps de dire non je ne veux pas !

Pour eux, c’est une évidence.

Ils vont aller serrer contre eux, de préférence avec un peu de pression, leur poitrine contre la sienne.

Et devant leur assurance, comme en terrain conquis, elle n’a pas su, elle n’a pas osé dire non.

Elle en parle maintenant avec dedin, avec dégoût, de tous ces hommes, et encore plus des vieux bedonnants qui se sont rués sur elle.

Mais tu dois te faire entendre, te faire respecter, non c’est non ! lui dis-je alors.

Si le fait que tous ces mecs te léchent la joue du bout du museau te déplaît, ne les laisse pas faire ! continuais-je encore.

Non, ce n’est pas anodin.

Parce que la culture du viol commence comme ça.

De ceux qui abusent sans détour face à celles qui se taisent sans broncher.

Elle est aussi ancrée chez toutes ces petites filles, jeunes filles et femmes à qui on a jamais appris à dire NON !

Tout au plus, les témoins détournent le regard, dégoûtés de voir agir ainsi certains individus.

Ça s’appelle de la complicité, et la voie est entièrement libre pour les prédateurs.

Une solidarité entre femmes, notre devoir de femmes en pleine conscience, c’est de leur montrer qu’il est possible de se respecter.

Et de se faire respecter sans succomber au qu’en-dira-t-on, à la rumeur, au jugement d’autrui ou toute autre imbécillité sans valeur.

Je me respecte et je me fais respecter.

Envers et contre tous s’il le faut.

C’est de l’histoire ancienne pour moi, et une belle expérience qui m’a reliée à moi-même.

Mais il faut passer par une phase de déprogrammation tout d’abord, puis par une phase d’apprentissage.

Celle d’arriver dans une soirée, au travail, dans une réunion et crier à la cantonade un grand Bonjour tout le monde ?

Cette entrée accompagnée d’un signe de la main et d’un grand sourire freine toute tentative d’intrusion dans sa sphère privée.

Car celui qui tenterait d’enfreindre le signal se verrait entendre dire à haute et intelligible voix ce qu’il n’avait pas du bien comprendre.

Bien à vous ,

Isabelle