« La dolce vita de l’auberge espagnole »

05/08/2016 Bonjour à toutes et à tous,

La dolce vita de l’auberge espagnole en terre indienne existe, je l’ai rencontrée.

Partie donc un certain matin pour prendre le Ouigo de 7:35 en direction Paris CDG, j’imaginais mal comment ma dernière nuit dans mon home sweet home allait devenir un lointain souvenir.

En effet, en deux nuits de voyage, j’allais exercer ma capacité à dormir tour à tour dans un train, dans un avion, sur un pouf et pour finir dans un bus-couchette !

Dans le train, c’était pour récupérer de la veille du départ.

Dans l’avion, c’était la nuit suivante, pour rallier Paris CDG à Muscat.

Sur le pouf, c’est parce que les forces m’ont abandonnée pour aller boire un dernier verre dans un endroit réputé de Bangalore, en compagnie de J. et A.

Pour mémoire, sitôt arrivés à Bangalore et après une heure de route très mouvementée, le chauffeur d’Uber nous déposait devant un hôtel que nous avions eu peine à trouver.

Et pour cause, il fallait pour y accéder, repérer un escalier relativement masqué, et grimper nos trois valises au deuxième étage d’un bâtiment pour cause d’ascenseur en panne 🙁

Et dont le rez de chaussée était occupé par un commerce…

Mais sitôt poussée la porte des lieux, et après avoir négocié le service avec le jeune et sympathique employé du gérant, ce fut une belle surprise de découvrir ce lieu très welcome, le Social Rehab Hotel.

Et surtout de prendre une douche ainsi que déposer nos bagages avant de rejoindre l’amie en question qui nous attendait non loin de là.

C’était sans compter l’esprit taquin de Google qui nous fit emprunter par trois fois le même passage douteux où des chiens faméliques montraient les dents à chacun de nos gestes, avant d’arriver au lieu de rendez-vous.

Sur le coup, j’ai pensé être victime d’une chasse aux Pokemon Go malgré moi, ce qui me rendit assez rageuse.

Bref nous pûmes enfin nous poser et prendre un verre dans un endroit assez cosy.

Au premier étage d’un immeuble, à croire que cela faisait partie des coutumes locales

Je commençais, en fait, à afficher une certaine fatigue, alimentée par quelques milliers de kilomètres, trois heures trente de décalage horaire dans le mauvais sens (!), plus quelques changements alimentaires.

Merci au passage pour le paquet de chips servi dans l’avion en guise d’apéritif, j’ai descendu ma première dose d’épices comme on prend sa première cuite, no comment.

Mais déjà la très volubile A. me pressait de questions, mes impressions, le voyage…

Jusqu’à n’en plus pouvoir ouvrir les yeux, après un détour cette fois chez le glacier, où je sombrais carrément, calée dans un angle du mur, sans même déguster coco, jackfruit et tutti frutti !

Je m’affalais alors comme une masse sur un pouf de l’hôtel, où la jeunesse avait gentiment proposé de me raccompagner.

Malgré la série en hindi à la télé, incompréhensible malgré un niveau sonore plus qu’audible.

Malgré les français qui venaient chercher les allemands pour sortir.

Malgré les allemands et les norvégiens qui avaient loupé les français.

Malgré les indiennes qui accompagnaient les allemandes vêtues de jolies robes de princesses indiennes…

Bref, il était temps de repartir en Uber, mais ouf, très peu loin, pour rejoindre le bus-couchette de nuit qui nous poserait à Pondicherry, après une dizaine d’heures de route.

J’avais les yeux tellement pleins d’enfants joyeux rentrant de l’école pieds nus et de vaches couchées au milieu des ronds-points que j’en oubliais les klaxons hurlant dans la nuit, enfin allongée sur ma couchette.

C’était sans compter les arrêts de nuit où le chauffeur criait le nom de la station ASHRAAAAMMMMM… tout en frappant les montants du bus avec de vigoureux coups de clefs à molette 🙁

Pensée émue pour la famille qui partageait notre périple avec femmes et enfants, toutes et tous vêtu-e-s de leur plus beau pyjama pour passer cette nuit de rêve 🙂

Enroulée dans ma couverture, j’ai ouvert un oeil au petit matin, non sans en avoir jeté un mauvais au chauffeur qui réclamait une certaine somme pour le service.

Faut pas abuser quand même.

Bien à vous,

Isabelle