« Le même look de contremaître »

20/09/2016 Bonjour à toutes et à tous,

Le même look de contremaître - Crédit photo izart.fr

Le même look de contremaître – Crédit photo izart.fr

A croire qu’à travers n’importe quel continent, ils ont tous le même look de contremaître !

Vous savez, celui avec la chemisette rayée à manches courtes, le calepin épais dans la poche poitrine, un pantalon qui remonte bien sur le ventre, retenu par une ceinture à boucle métallique et les lunettes dorées.

Et du mec qui se penche par dessus le mur avec une mou pour juger du travail des ouvriers.

Ah ben oui, les ouvriers qui ont commencé ce matin à enduire le mur de la maison d’en face n’ont pas la même dégaine

Les hommes portent le longhi traditionnel enroulé autour de la taille, et les femmes un sari de travail.

Toutes et tous ont aussi un foulard enroulé sur la tête, soit pour se protéger les cheveux lors du portage de seaux et paniers, soit pour se protéger la nuque du soleil.

Certains en ont même un autre qui leur couvre nez et bouche.

Une fois les sacs de ciment montés sur la terrasse, certains commencent à gâcher un ciment clair tandis que les autres mouillent le mur de briques à enduire avec une boîte de conserve remplie d’eau.

Bon, elles et ils doivent bien bosser à… 10 ou 11 mètres de haut, trois étages, en fait.

Sans ascenseur, sans échafaudage, sans chaussures de sécurité, encore moins de casque ou d’un quelconque harnais pour descendre dans le vide, le long du mur…

Ah ben, la technique employée est simple à mettre en place.

En haut, je ne veux pas savoir comment est accrochée la grosse corde de coco qui est isolée de l’arrête du mur par un chiffon…

Elle se dédouble ensuite en deux pour supporter une planche d’une vingtaine de centimètres de large par cinquante de long à peu près.

Oui, on pourrait dire avec humour que ça ressemble un peu à une balançoire.

Un peu.

Parce que là, ça relève plus du numéro de cirque, avec le maçon qui doit bien avoir plus de sept mètres sous lui, sans filet, quand il est assis dessus 🙁

Alors moi, de ma terrasse, j’ai le nez sur le PC, mais je ne peux pas m’empêcher de jeter un oeil sur leur boulot tant elles et ils me foutent la trouille

Et je vois le collègue en haut qui fait descendre petit à petit la corde, sans visibilité, selon les instructions venues du maçon d’en bas, pieds tendus contre la paroi pour ne pas s’éclater les genoux.

Quand je pense que des candidat-e-s se ruent aux sélections de Koh-Lanta pour éprouver des sensations fortes, il y en a qui vivent ça tous les jours en Inde !

Bon, je vais vous avouer le pire.

C’est que j’ai vainement cherché à apercevoir leurs outils de travail.

Ben oui, déformation de mes chantiers de pierres sèches quoi…

Rien, nothing, कुछ नहीं, எதுவும் !

Ils prennent et étalent le ciment… à la main 🙁

Ouf, avec un gant quand même !

Bien à vous,

Isabelle