« Le serpent n’était pas loin »
13/09/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Contre toute attente, le serpent n’était pas loin, vraiment pas loin, mais pas du tout là où je pensais le rencontrer initialement.
Alors que je marchais à travers ce qu’il restait d’une forêt entièrement détruite par la main de l’homme, j’eus soudain cette intuition de serpent.
Cette impression était vraiment très nette et je regardais bien où je mettais les pieds, quitte à les taper un peu plus fort sur le sol, tout en marchant.
Je me disais, ok, tu es prévenue, alors aucune raison de t’inquiéter et je persistais à m’enfoncer dans ce qui restait de souches et de rejets d’arbres à travers les plaques rocheuses.
Même pas peur, je me faisais le pari, stupide je sais, d’arriver à traverser tout l’espace sans reprendre une seule fois le chemin dégagé.
Bon, je n’avais quand même pas poussé le vice à marcher pieds nus, je préfère leur réserver le sable fin plutôt que les buissons épineux.
Mais j’avoue que j’étais contente de ma petite prouesse, et regagnais bien vite la maison en oubliant cette histoire de serpent.
J’ai cuisiné un peu ; non c’est absolument faux quand je dis ça, parce que j’y passe bien une heure à chaque fois, puis me suis posée pour démarrer un copieux petit-déjeuner-lunch-brunch.
Assise devant mon plateau garni, j’ai commencé à regarder l’une des deux vidéos que j’avais ratées de Passe-moi Les Jumelles, ma série préférée du samedi.
De retour à la cuisine, j’ai entrepris de faire la vaisselle quand les piaillements des perroquets à l’extérieur, me sortirent soudain de mes savonneuses pensées.
Ces oiseaux-là, je les connais, ils piaillent deux fois par jours, la première, très fort le matin, en se perchant sur l’antenne fixée au dessus de ma terrasse.
D’ailleurs, j’ai toujours peur qu’ils me lâchent un caca sur la tête quand je fais mes exercice, vu qu’ils sont posés juste au-dessus de mon tapis de yoga.
Et la deuxième fois en fin de journée, avant d’aller se coucher.
C’est sans doute un rituel de cohésion d’équipe avant la nuit chez les perroquets, je pense.
Mais ce jour-là, on était vraiment en tout début d’après-midi, et puis, en tendant bien l’oreille, j’entendis aussi d’autres oiseaux crier.
A peine avais-je entrouvert la moustiquaire donnant sur le perron pour y voir plus clair, que je tombais nez à nez avec un long et gros serpent se contorsionnant au bout d’une branche.
Tous les oiseaux voletaient autour en criant à qui mieux mieux pour l’effrayer et le faire fuir.
J’eus le réflexe et le temps d’agripper mon téléphone pour filmer la scène avant qu’il ne se décidât non pas à se laisser tomber sur le sol, mais bel et bien à remonter lestement vers la cime de l’arbre.
Les perroquets et leurs copains demeurèrent un moment à monter la garde, je les voyais, depuis ma chaise, sautiller sur les branches basses.
C’est bien plus tard dans la soirée que je fis alors l’analogie avec mon intuition survenue une paire d’heures heures plus tôt.
Effectivement, le serpent était bien au rendez-vous.
Allez, à vous de le trouver sur la photo extraite de la vidéo, je précise qu’il est gros…
Bien à vous,
Isabelle