« L’écriture est libératrice »

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14/11/2019 Bonjour à toutes et à tous,

C’est parce que Maïtena Douménach, alias Marie Laforêt est morte que j’ai jeté un oeil à sa bio.

Et qu’à mon tour, inspirée par le courage dont elle a fait preuve pour dévoiler son terrible secret, j’ai décidé de raconter aussi.

J’ai décidé de raconter puisque l’homme incriminé est mort.

Et que depuis sa mort, ses gestes infâmes ont fini à tout jamais de hanter ma vie à tout moment.

Ainsi, il aura donc fallu qu’il meure pour que je cesse d’avoir honte, d’avoir peur, d’avoir mal…

Enfin tout ce que racontent habituellement les victimes d’agressions sexuelles, ou plutôt ne le racontent-elles pas.

Oui, car il faut qu’elles continuent d’avancer à haute et intelligible voix pour faire reculer l’innommable.

Un scorpion traverse la pièce.

L’écriture est libératrice.

Le Net me plonge alors dans la mythologie grecque.

Orion voulant attenter à la virginité d’Artémis et la violer, la déesse fait intervenir un scorpion pour tuer ce dernier en le piquant.

Adieu à mes études artistiques jamais achevées.

Adieu à mon couple jamais harmonieux.

Adieu à mon enfance jamais innocente.

Adieu à celle que j’aurais pu être mais ne sera jamais.

Adieu à celle que je voulais belle mais qu’il a salie.

Adieu à celle que je voulais forte mais qu’il a hantée.

Adieu à celle que je voulais fière mais qu’il a brisée.

Pardon pour mes errances, pardon pour mes excès, pardon pour mes excuses, pardon pour mes fuites.

Je valais mieux que ça tu sais.

Il n’y aura donc jamais de pardon.

Pas de pardon sans réparation.

La chair agressée ne se répare jamais.

L’ADN en porte trace toute sa vie.

L’écriture est libératrice.

Bien à vous,

Isabelle