« Les cendres entre deux océans »

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14/10/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Il a réparti les cendres entre deux océans.

Conformément aux dernières volontés de son père, décédé près d’un an plus tôt, des suites de COVID.

Mais pourquoi avoir attendu tout ce temps, me direz-vous ?

Simplement parce qu’il lui était impossible, administrativement parlant pour cause de protocole sanitaire, de se rendre dans l’un des deux pays ciblés.

En effet, le défunt, d’origine argentine et brésilienne, désirait que ses cendres soient dispersées de moitié dans les deux océans.

Réaliser ses volontés en ralliant, l’Océan Atlantique pour le côté Argentine, et l’Océan Pacifique pour le côté chili, s’avèraient impossibles.

C’est alors qu’il eut l’idée de se rendre au Détroit de Magellan, tout au Sud du Chili, celui-là même qui relie le continent sud-américain à la Terre de Feu.

En effet, ce détroit est un lieu de rencontre entre les deux océans, et leurs eaux se mêlent à cet endroit précisément.

Il raconta alors comment, filmant en live d’une main pour le reste de la famille, de l’autre il dispersa les cendres, monté à bord d’un rafiot à l’équilibre incertain.

Il raconta aussi comme il avait vécu tous les jours, avant ces derniers adieux, en compagnie des cendres de son père.

En effet, celui-ci était décédé avant l’arrivée du fils, parti d’Inde.

Des histoires comme ça, il y en a plein à Auroville où se côtoient plus de 50 nationalités.

Et malheureusement, il ne sera pas le premier ni le dernier à être privé d’accompagner une personne mourrante ou d’être absent aux obsèques d’une autre décédée…

Mon dieu, comment en est-on arrivé là…

J’ai bien peur que le pire restât à venir.

De par une canadienne cette fois, j’ai eu échos des mesures prises chez elle et dans toute l’Amérique pour faire face à un autre fléau.

Après la crise sanitaire liée au Coronavirus, voilà que s’amorce une crise alimentaire mondiale.

Et pendant ce temps-là, B. m’envoie de magnifiques photos d’Albanie.

Où, paradoxalement, dans les jardins, les arbres croulent sous le poids de fruits que plus personne ne ramasse.

Raisins séchés sur les vignes, grenades éclatées aux branches des arbres, plaqueminiers oranges de kakis, cognassiers jaunes de coings, figues, nèfles… un désastre.

Ne restent plus que deux trois vieilles et vieux sur les marchés pour vendre quelques cornouilles sauvages et une poignée de haricots du jardin.

De crises en crises…

Bien à vous,

Isabelle

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