« Les mains dans la vaisselle »

07/03/2016 Bonjour à toutes et à toutes,

Les mains dans la vaisselle - Crédit photo izart.fr

Les mains dans la vaisselle – Crédit photo izart.fr

Il est l’heure à laquelle je pense à vous toutes et tous qui accomplissez le même geste que moi.

Les mains dans la vaisselle.

Ah ben oui, ça a l’avantage de laisser libre cours aux pensées.

D’accord ce n’est pas donné à tout le monde.

Non, pas de réfléchir, de faire la vaisselle à la main !

Mais si comme moi vous venez de vendre votre lave-vaisselle

Et à ma grande surprise, ça m’a libéré d’un poids.

Le poids de la dépendance.

Incroyable ce que j’ai ressenti après m’en être séparée, je ne pensais pas que cela aurait une telle incidence sur mon quotidien.

Parce que ce qui est sensé nous simplifier la vie, quand on y regarde bien, finalement ce n’est que leurre.

Je me croyais libérée d’une tâche ménagère, mais finalement, j’étais dépendante d’un lave-vaisselle !

Notre mode de vie nous rend indispensables un tas de trucs.

Normal, faut que nous consommions toujours plus pour que les magasins continuent à faire du profit, l’argent appelle l’argent.

Par curiosité, faîtes l’inventaire dans votre cuisine des appareils qui ne vous servent jamais, peu, ou souvent… impressionnant !

Pareil, on peut passer dans le garage si c’est plus votre terrain de jeu.

J’ai remis en route mon vieux moulin à café électrique, parce que je n’en ai pas encore trouvé un de mécanique, mais quel plaisir, dans la cuisine, de sentir le café frais, moulu tous les jours !!!

C’est fini, je ne peux plus retourner au café-moulu-tout-prêt-en-sachet, celui que j’aime il est en grains brillants et odorants 🙂

Et j’ai fait le comparatif, à l’usage c’est plus économique.

Je bois donc du café qui a la gueule de café à la base, infusé dans ma cafetière à piston, normal.

C’est comme de manger de la compote dont on a sorti les pommes de son panier.

Ou du guacamole dont on a détaillé la chair de l’avocat.

Voilà comment donc, les mains dans la vaisselle, j’ai compris de quelle façon nous nous déresponsabilisions de nos actes quotidiens.

Une association qui a réalisé un sondage, trois ans après le scandale de la viande de cheval, revendiquait l’autre jour à l’antenne le droit de savoir ce qu’il y a dans les produits préparés que nous achetons.

Quand je cuisine maison, lasagnes, pizza, cannellonis, couscous, paella et autres spécialités culinaires, ce n’est pas le genre de questions que je me pose…

Parce que j’ai choisi, et mes ingrédients et le magasin dans lequel la traçabilité de mes achats fait partie de sa déontologie.

C’est bien de cela qu’il s’agit quand je parle de responsabilisation vis à vis de ses actes.

Bref, si je confie à autrui la responsabilité de mettre en barquette ce que je vais manger, il me faut aussi en assumer la part d’inconnu que cela engendre, y compris de manger de la m…

Inutile de vous démontrer là, l’avantage de cuisiner soi-même des aliments bio et locaux !

Ben oui, prendre le temps d’émincer des champignons, surveiller des oignons qui rissolent, monter des blancs en neige ou garnir une tarte avant de la dorer au four, c’est une méthode très pragmatique pour (re)prendre conscience de ses actes.

Et le temps que j’y passe, ce n’est pas de l’argent que je perds mais de l’amour qui s’élabore.

Je vous laisse apprécier la différence entre cela et poser sur la table une barquette de quelque chose dont vous ignorez la composition et qui sort du four à micro-ondes…

La vaisselle à la main, c’est donc bon pour les méninges, pour le moral et… pour souffler.

Bien à vous,

Isabelle