« Les mains sur les paumes de ses yeux »

05/09/2020 Bonjour à toutes et à tous,

Les mains sur les paumes de ses yeux… non… Les paumes de ses mains sur les yeux…

Elle s’arrêta net… trop tard, c’était enregistré.

Elle leva les yeux, nos regards se croisèrent, et nos sourires mal contenus aussi.

Tellement mal contenus que soudain elle éclata de rire et… moi aussi !

Notre réaction eut pour effet de faire sortir d’un coup nos compagnons de lecture embarqués dans une semi-somnolence.

En effet, nous étions en pleine séance de lecture, à la nuit tombante, avec le chapitre 13 qui n’en finissait pas.

Satprem entrait alors dans des considérations de plus en plus vertigineuses à travers ce dernier tome de la trilogie, Mère ou la Mutation de la mort.

Après deux heures de lecture, le chapitre que nous avions choisi de le lire dans sa totalité était fini.

Mais comment sortir indemne après une telle intensité de propos ?

Cette nuit-là, une fois de plus, je fis d’étranges rêves et me réveillais avec encore une autre sensation de changement.

En réalité, j’avançais toujours à l’aveuglette, confiant entièrement ma destinée à Celle qui m’avait fait venir jusqu’ici.

La veille, un message m’avertissait de la livraison de mon futur vélo électrique en Octobre.

La coiffeuse m’avait donné un prochain rendez-vous en Novembre

What else ?

Le temps filait à une vitesse folle et je m’écroulais chaque soir, épuisée par un travail autant intérieur qu’extérieur.

Le nettoyage des cellules était harassant, les galères du vieux monde défilaient en moi avant de disparaître à tout jamais, j’étais comme vidangée.

Conflits, galères, peurs, erreurs, colères, injustices, terreurs, agressions… tout cela en vrac et en désordre était aspiré par le grand siphon après une dernière apparition.

La matière doit trouver sa solution disait encore Mère, force est de constater qu’elle n’y allait pas par quatre chemins…

Non, on ne peut pas revenir indemne de l’expérience d’Auroville, disais-je alors aux deux ami·e·s avec qui je partageais une soirée peu de temps après.

Mon affirmation eut le malheur ? le mérite ? d’intensifier encore plus l’échange et les questionnements entre nous ce soir-là.

Certes, j’avais à présent autant de passé derrière moi qu’ils avaient d’avenir devant eux…

Bien à vous,

Isabelle