« Monuments aux mortes »

13/11/2014 Bonjour à toutes et à tous,

Commémoration

Commémoration

En ces jours de commémoration de champs de bataille où des héros plus poilus et plus couillus les uns que les autres, honorés avec ferveur par des nations entières, je lève mon verre à l’armée de celles qui combattent dans l’ombre, aujourd’hui comme hier.

Celles pour lesquelles aucune statue ne sera jamais érigée, celles dont personne n’évoquera le souvenir dans les cimetières peuplés de braves.

Souffrances, privations, humiliations, la liste est longue et sans fin de ces passagères de la mort.

D’ailleurs que restera t-il de leur passage sur terre ?

Mères, mères, mères…

N’est-ce qu’une suite de plaintes et de peines ?

Mères, mères, mères.

Salive amère et coeur en berne, lentement s’avance l’armée des mères mortes au combat de la vie.

Et puis quoi encore ? Des honneurs ? Du mérite ?

Place aux cerbères, aux mugissants, aux rugissants !

Assez de pleurer, de ramer, de plier, de glisser, que vivantes on les enterre pour mieux les oublier !

Qui se rappelle encore du jour où il est né, chair de la chair, à jamais déchirée ?

La terre est bonne et généreuse, qui absorbe tous les sanglots.

Les arbres, de ramure en ramure portent tous les murmures des armures, tandis que se referment les eaux chargées de tous les maux.

Qu’il en soit ainsi, amis, et que le sang coule à flot !

Bien à vous,

Isabelle