« Motard un jour, motard toujours ! »

08/11/2014 Bonjour à toutes et à tous,

En Motoconfort

En Motoconfort

Alors quand il m’a lâché ça, je suis partie d’un fou rire, un fou rire irrépressible, tandis que nous roulions vers le magasin !

Qui l’a un peu décontenancé…

« Ah, bon alors tu ne trouves pas que c’est une bonne idée ??? » me demanda t-il l’air perplexe.

Oui, je comprenais bien qu’à 85 ans il hésitait maintenant à prendre le volant de sa voiture.

Dont les clefs avaient disparu depuis quelques mois d’ailleurs.

Mais d’ici à envisager s’acheter un scooter !

J’appris ensuite qu’il était bel et bien allé voir le garagiste, qui lui avait rétorqué que c’était dangereux à conduire sous la pluie…

On avait eu le même argument pour lui enlever cette idée de la tête !

Bon ben il était un peu déçu quand même.

Mais je lui rappelais que je l’emmenais faire ses courses et que c’était plus pratique que de les trimbaler sur un scoot, non ?

Pour l’heure, l’urgence c’était de lui trouver une paire de caleçons longs pour mettre sous les pantalons, car il avait froid aux jambes en randonnant.

Et bien, faute d’en trouver dans le rayon homme, nous nous sommes rabattus sur des leggings gris, trouvés avec bonheur dans le rayon femme !

Après les courses nous sommes allés boire un traditionnel café.

Et j’ai fait mine de ne rien entendre quand il a lancé à un type, installé au comptoir, de regarder ailleurs, plutôt que dans notre direction 🙁

Et j’ai même réglé le café qu’il m’offrait parce qu’il n’y avait plus rien dans son porte-monnaie 🙂

Puis on est rentrés tranquillement, il était midi trente et apparemment c’était trop tôt pour déjeuner.

Alors on est resté à causer, sans même enlever nos manteaux, et tout en parlant, je suis tombée sur une petite photo un peu floue qu’il avait accrochée à un bouquin de sa bibliothèque.

« Ah, c’est moi ça, avec ma première moto, une Motoconfort, devant la maison du Berthier… Après, j’en ai eu une deuxième, une Gnome & Rhône noire, achetée à mon frère. L’entreprise qui les commercialisait fabriquait auparavant des moteurs d’avion ».

Effectivement, il avait déjà le goût des deux roues plus jeune.

Bon, j’ai laissé les courses sur la table parce que « j’ai mes habitudes pour ranger et après je vais tout défaire si tu ranges ».

Il s’est quand même demandé lui aussi, ce que faisait dans le frigo ce sac de barquettes en alu avec leurs couvercles.

Vides, bien sûr.

« Ben, je sais pas qui les a mises là ? »

C’est pas grave, de toutes façons, j’ai aussi trouvé, entre les livres, quelques coupures dont il était content de remettre la main dessus par contre, mais je ne sais toujours pas pourquoi il fait des collections de demi-cachets…

Et puis on a échappé au tour à l’hôpital, pour lequel il pensait que j’étais venue au début.

L’hôpital pour quoi faire au juste, me suis-je posée la question comme vous, sans doute ?

« Oh, c’était comme ça, pour que le personnel me voit, si un jour j’ai besoin de m’y rendre pour une radio ou autre chose… »

Et quand je lui ai dit au revoir, il n’a pas manqué de me faire quelques recommandations du genre :

« Fais bien attention pour rouler sous la pluie, mon p’tit… Allez on passera à l’hôpital la prochaine fois… »

Bien à vous,

Isabelle