« N’est-ce pas, chéri ? »

20/01/2014 Bonjour à toutes et à tous,

Fil main

Fil main

J’adore me replonger dans la couture.

La couture, c’est un peu comme une alchimie qui se passe au dedans et au dehors, mais perceptible uniquement au cours de sa pratique.

Pendant que les mains sont occupées aux ciseaux, aux aiguilles, au fil, l’esprit vagabonde, et sous le crâne, des connections se mettent en place à l’étage supérieur, démarrant une activité parallèle.

D’ailleurs, par expérience, tous les travaux de fils et d’aiguilles, et même plus largement tous les bricolages, procurent le même délassement, la même quiétude.

Un peu comme si le fait d’effectuer un travail manuel donnait libre court à une autre dimension, permettait de s’ancrer dans le concret et de ce fait lâcher le mental.

Je me souviens d’un exercice de Qi Gong qui consistait à sortir de la paume de nos mains un fil de soie imaginaire, et à le tirer en tous sens.

Le lâcher prise qui découlait de cette pratique était extraordinaire.

Les pratiquants d’art martiaux internes savent que l’énergie interne peut commencer à circuler quand le mental, lui, commence à lâcher prise.

Alors pendant que mes mains guidaient le tissu, me revenaient les conversations que j’avais eues avec des amis, durant le déjeuner, ce même jour.

Elle disait « Et oui, Chéri, nous allons fêter bientôt nos 60 ans de mariage ! »

Et puis aussi, « Tiens, je vais te servir chéri, donne-moi ton assiette ».

Puis a continué avec « Et notre petit Eben qui vit aux Antilles, comme il est beau, n’est-ce pas chéri ? »

Je l’ai bien entendue une première fois.

A la seconde, je me suis dit, tiens, ça ne lui a pas échappé.

Et pour la troisième, je suis tombée d’admiration…

En douceur, dans leurs gestes, dans leur voix, dans leur être, il y avait de l’amour.

Bien à vous,

Isabelle