« Nomad’s land story »

23/01/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Nomad’s land story, c’est l’histoire d’un nomade qui a repris la route.

Alors cette fois il est parti en plein épisode COVID, dans l’un des rares pays à accueillir des touristes, j’ai nommé la Turquie !

Il a embarqué après test négatif à l’aéroport, certes.

Mais ses paroles laissées sur mon téléphone depuis son dortoir turc, ont étrangement résonné en moi.

Quand tu n’as pas de possessions, tu n’as rien d’autre à faire que le strict minimum, et c’est ce que j’aime dans cette vie de nomade, dit-il.

Quand j’ai fini ce que j’avais à faire sur le PC, continue t-il, quand j’ai mangé dans une des cantines locales, je dispose ensuite de tout mon temps pour me balader, visiter.

Je me suis souvent fait cette réflexion dans mon 28 m² à Auroville, durant mes 15 mois d’exil…

Quelle immense jouissance que de se dire qu’on ne possède rien, qu’on n’est finalement attaché à rien et que le superflu ne pèse en rien dans le quotidien.

Ben oui, avec ma seule induction, là-bas, et ma micro cuisine sans matériel, je ne me serais jamais lancée dans la réalisation de conserves maison !

En France je n’ai pas pu m’empêcher de cuisiner de la sauce tomate à la viande… oh rien qu’une dizaine de verrines.

C’est ça oui, le coup des dates courtes qui vous tendent les bras dès qu’on pousse la porte d’un magasin d’une grande chaîne de la distribution.

Et du stérilisateur qui a surgi tout aussi soudainement de la cave alors que je cherchais tout à fait autre chose.

Du joint téflon, au hasard, pour colmater une fuite sur la nouvelle machine à laver à cause d’une erreur d’installation des livreurs !

Et puis ça fera toujours plaisir à E. d’ouvrir un bocal sur une assiette de pâtes ou de riz, on va pas se refaire, hein ?

Et puis, pendant que j’y étais, j’ai aussi cuisiné une grande marmite de soupe de légumes moulinés.

Parce que je sais que quand il rentre du boulot il dit hum, ça sent bon la soupe de maman ici ! avant de s’en envoyer un grand bol.

Et finalement, comme j’étais au marché, j’ai aussi fait un plein de pommes et de poires pour la compote.

Je vous laisse deviner la suite…

Ben voilà, encore une journée de foutue, moi dans mes casseroles, lui dans ses aquariums, on a toutes et tous de bonnes raisons de les remplir en France.

Ou pas.

Selon que l’on possède un toit, un lit, des meubles, des choses matérielles, ou des choses auxquelles l’on s’attache… hop !

Prisonnièr·e·s du besoin, de l’attachement, du désir, de la possession, de l’envie

Et tous ces autres petits riens qui remplissent votre journée, de la vaisselle à la cuisine en passant par le linge, le ménage, les courses, liste non exhaustive !

Voilà comment des fois, posé·e au milieu de nulle part devant ta petite valise comme seul horizon, tu te dis, qu’est-ce qu’il est dégagé !

Bien à vous,

Isabelle