« On avait dit 6:30 au jardin »

22/03/2020 Bonjour à toutes et à tous,

On avait dit 6:30 au jardin, du moins c’est ce que j’avais noté dans mon agenda.

Peut-être qu’on avait mis la barre un peu trop haut, enfin un peu trop tôt.

6:40, à la fraîcheur du petit jour, entourée des chants d’oiseaux de la forêt, j’étais toujours toute seule.

Et aucune nouvelle de mes deux collègues.

Notre nouvelle charte concoctée avec amour, agrémentée des nouveaux horaires et enfin enrichie du plan financier avaient eu raison des moins motivé·e·s d’entre nous.

C’est-à-dire que nous nous retrouvions à nouveau trois pour prendre soin du jardin…

Mais quel soulagement finalement de retrouver la pleine énergie de nos débuts.

Plus besoin de rabâcher les consignes concernant le non-arrachage des mal nommées mauvaises herbes.

Plus besoin de rappeler que si on récolte à présent, c’est parce que d’autres ont semé avant nous.

Ben non, il n’y aura plus de récoltes avec ces personnes-là.

Et vu le regret qu’elles exprimaient à la suite de ces modifications, cela résume bien le peu d’intérêt qu’elles manifestaient pour le jardin…

Alors oui, peut-être qu’on a mis la barre un peu haute mais nous, ça nous convient tout à fait.

Et cela mettra encore plus de conscience et de bienveillance.

Maintenant, si d’autres personnes veulent se joindre à nous, pas de souci, welcome !

Mais elles auront lu et approuvé la charte auparavant, ce qui nous évitera nombre de radotages et de plantages, mais pas ceux de légumes…

Moi je l’aime ce jardin, c’est mon havre de paix, ma méditation.

Exactement comme lorsque je faisais le tour de tous les jardins que j’ai vu naître avant.

Leur énergie, leur générosité me nourrissent et je leur rends bien en prenant soin d’eux respecteusement.

Les oiseaux chantaient toujours abondamment quand nous nous sommes retrouvés tous trois, à reprendre nos marques dans le jardin.

J’avais déjà planté gingembre et curcuma dans le banana circle, alors nous avons procédé à la récolte.

Le bonheur de nous retrouver dorénavant très tôt au jardin, c’est aussi qu’à cette heure matinale, personne ne cherche à vous joindre sur le téléphone !

Mais à peine avions-nous fini la pesée que A. s’échappait en courant, le générateur venait d’arriver et il fallait l’installer de toute urgence.

En effet, le village était privé d’électricité depuis l’aube…

Bien à vous,

Isabelle