« On va prendre un thé ? »

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17/09/2021 Bonjour à toutes et à tous,

On va prendre un thé ? me dit-elle à voix basse.

J’avoue que la proposition de mon amie fut salutaire.

Depuis qu’elle s’était tournée vers moi en baillant, je n’avais de cesse de me décrocher la mâchoire à mon tour…

Il faut dire que le meeting auquel nous assistions était…

Et pourtant, summum de la technologie, le débat était retransmis en direct sur un deuxième écran.

Qui lui avait un décalage d’au moins 5 minutes avec le direct, vous saisissez ?

Ce qui fait que l’on entendait en direct les intervenants sans les voir, et qu’ensuite on les voyait sur l’écran sans le son correspondant.

Et moi et mon anglais qui essayions de ne faire qu’un seul corps… j’en pouvais plus d’essayer de comprendre.

Alors quand elle s’est tournée vers moi, son bâillement m’a gagnée immédiatement, et j’ai pris le relai sans aucun effort.

Une, puis deux, puis trois fois etc…

On va prendre un thé ? Yes !

Ni une ni deux on a ramassé nos sacs, courbé le dos en traversant la salle pour ne pas masquer l’écran.

Et jeté nos pieds dans le vide plus bas pour atteindre 60 cm plus rapidement la terre ferme, yes !

Ben oui, comme des gamines qui sèchent le cours, ça nous a fait bien rigoler de faire le meeting buissonnier.

Mais quelle bonne idée tu as eu là dis-donc ! J’en pouvais plus ! que je lui disais, trop heureuse de m’être échappée.

Et elle, elle disait dans un grand sourire Bon courage ! aux gens que nous croisions et qui arrivaient.

Vite, un chai pour elle et un lemon soda pour moi plus tard, nous avions tellement de choses passionnantes à échanger.

Comme mes photos de champignons par exemple, des satyres voilés, phallus indusiatus, je ne l’ai pas inventé !

Enfin, pour celles et ceux qui n’y voient que des champignons, cherchez pas, nous étions parties pour faire les dissipées du meeting jusqu’au bout.

Il faut bien avouer que la forme de mes champignons, sur la photo, était quelque peu suggestive.

Oui c’est ça, avec deux boules, comme papa.

Et elle de me montrer alors l’avatar d’un de ses contacts sur les réseaux sociaux, très tendancieux l’étui à ciseaux…

Nous avions besoin de rire, rire à gorge déployée pour sortir du marasme ambiant.

Et après tout, l’humour c’était bien le maître mot de Mère et de Sri Aurobindo d’abord.

Mais je pense, tout comme elle sans doute, que notre rire était bien plus profitable à la communauté que n’importe quelle allocution, aussi judicieuse fut-elle.

Ben oui, c’est ça aussi lâcher prise, quand tout ne se réduit pas au binôme raison/rationnel, et que rire et joie déversent leur contenu sans retenue.

Bien à vous,

Isabelle