« On voudrait monter un petit business »

31/10/2020 Bonjour à toutes et à tous,

On voudrait monter un petit business en fait, vous voyez…

Oh que oui je vois très bien !

Un petit business à deux comme ça, avec des matériaux de récup.

Et ensuite attendre de vendre une première création pour s’acheter… des outils, par exemple.

Parce que pour l’instant, c’est artisanal, on fait ça chez nous avec les moyens du bord, rajoute t-il.

Alors il vient chercher un peu des idées, en expérimentant différentes techniques avec plus ou moins de succès.

Le problème c’est que l’autre jour, en pleine expérience, il a pris une châtaigne au bras en branchant un appareil électrique de seconde main.

Je voudrais bien prendre le fer à repasser de la maison, mais je ne suis pas sûr que ma femme soit d’accord, précise-t-il.

Ah… parce qu’il n’y a qu’elle qui s’en sert ?… j’ai pu m’empêcher de lâcher ça.

Mais je crois qu’il n’a pas compris mon allusion.

Car il m’explique qu’en fait ici on repasse très peu… d’accord.

Des Géo Trouvetou en quelque sorte, mais ce ne sont pas les seuls, loin de là.

Parce qu’Auroville se veut un laboratoire d’expériences, c’est sûr que les idées foisonnent.

Le premier problème, c’est de les mener à bien de A à Z.

Le second problème, c’est de faire des choix et éviter de s’éparpiller.

C’est vrai, l’énergie est telle ici que c’est difficile de manœuvrer avec rigueur et l’efficacité.

Mais surtout, la situation liée au lockdown met bien en évidence que la réalisation matérielle ne suffit pas à Auroville, et tout cela peut très vite mal tourner.

Car à présent, celles et ceux qui misaient tout sur le tourisme via, par exemple, leurs guesthouses pour générer des ressources, en font la cuisante expérience.

Idem pour les créatrices et créateurs de mode, leurs boutiques soldent toutes les collections les unes après les autres, avant de disparaitre à leur tour.

96 nouvelles recrues ont rejoint l’expérience d’Auroville entre 2010 et 2014, la population totale de la ville s’élève, en Octobre 2020, à 3257 personnes.

Les chiffres des départs ne sont pas communiqués, mais cela confirme le fait qu’il est bien plus facile de quitter Auroville que d’y entrer.

Bien à vous,

Isabelle