« Pardon et merci ! »

13/01/2014 Bonjour à toutes et à tous,

Nature morte

Nature morte

Les débuts d’année, c’est toujours chargé en réunions de bilan passé, planning prévisionnel, et en général, on clôt le tout autour d’un verre ou d’une galette des rois, puisque c’est de saison.

Alors défilent les serviettes et les nappes en papier, les bouteilles, verres et couverts en plastique, les emballages et les boites en carton, des kilomètres et des kilogrammes de déchets…

Bon, hormis le fait que tout cela va finir dans nos poubelles, je ne vais pas le rabâcher ; maintenant tout le monde en est bien informé, c’est aussi votre porte-monnaie qui est mis à rude contribution.

Ah oui, le rouleau d’essuie-tout, au quotidien, c’est moins contraignant que de laver des serviettes en tissu.

Les bouteilles en plastique, on se donne bonne conscience en les recyclant pour faire des pulls.

Quand on choisit une boîte de chocolats, c’est l’emballage qu’on achète, puisqu’on ne voit pas son contenu…

Finalement, je crois que règne la plus grande confusion chez beaucoup de consommateurs quand je les vois acheter pour jeter…

Remplir sa poubelle, ce geste anodin et combien familier, que traduit-il de nous-même ?

Ma poubelle exprimerait-elle une version contrôlée du pouvoir que j’ai sur ma capacité à jeter, évacuer des déchets, par opposition à d’autres déchets, ceux produits par mon corps et dont je suis, au final, tributaire ? 

Jeter, synonyme de progrès, de modernité décomplexée ?

Ce n’est sans doute pas anodin si l’on parle d’empreinte d’ailleurs, mais empreinte écologique…

Poubelle la vie

Poubelle la vie

L’homme, après avoir marqué son empreinte presque de partout sur Terre, veut maintenant la laisser en plus sur la lune et sur les autres planètes.

On n’en est pas encore à l’empreinte écologique idéale lorsqu’on établit le parallèle avec la biocapacité du pays.

Le ratio établi entre les besoins de consommation et d’élimination des déchets par habitant, mesure leur empreinte écologique, en comparaison à la surface productive disponible du pays, toujours par habitant, la biocapacité.

Rapport Empreinte écologique / Biocapacité totale, en nombre d’hectares par personne (2008) :
France                            4,91 pour 2,99
UE                                  4,72 pour 2,24
Monde                            2,70 pour 1,78

Cela veut dire que les besoins de la planète sont plus que de moitié supérieurs à sa biocapacité, un peu comme si on émettait des chèques sans provision finalement…

Bon, ce qui me choque le plus, ce sont les chiffres suivants, car ils traduisent bien, ou plutôt mal, la corrélation entre les pays à hauts revenus et l’épuisement (le pillage ?) de la planète :

Pays à hauts revenus    5,60 pour 3,05
Pays à moyens revenus 1,92 pour 1,72
Pays à bas revenus        1,14 pour 1,14

Sources Rapport Planète Vivante 2012 WWF.

Bref pour faire court, plus on possède, plus on gaspille.

Bon alors, je m’excuse ici auprès de toutes celles et ceux que j’enquiquine à longueur d’année dans nos réunions, assemblées générales, pique-niques, soirées festives et associatives.

Je m’excuse donc, de toujours la ramener à propos des verres en plastique, des bouteilles qui se jettent, pardon se recyclent, des rouleaux d’essuie-tout qui finissent dans les poubelles – allez, on les tasse bien les poubelles – des conditionnements individuels pourtant si mignons, tiens comme pour le café…

Oh, je suis sûre que j’en oublie, vous pourrez compléter la liste, même.

Mais en tous cas, merci à celles et ceux qui me disent : « Tiens, on a pris des verres en verre en pensant à toi » 😉

Je ne sais pas vous, mais moi, je n’arrive toujours pas à me convaincre que notre planète est une POUBELLE

D’ailleurs, à la maison, la poubelle n’est pas IMMENSE, comme pour engouffrer des kilos de déchets, juste l’affaire de 2/3 balayures, plus un seau pour le recyclage, un autre pour le compostage et les miettes dehors pour les oiseaux !

Alors, votre poubelle à vous, elle a quelle tête ?

Bien à vous,

Isabelle