« Pas aimée de tout le monde »

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16/04/2020 Bonjour à toutes et à tous,

A la fin de sa phrase, elle lâcha alors, tout simplement, qu’elle n’était pas aimée de tout le monde.

Oh que je le connaissais bien ce refrain-là ?

C’est ce dont à quoi s’exposent toutes celles et ceux qui ont le tort de dire à haute et intelligible voix… ce qu’elles et ils ont à dire !

De préférence contre l’ordre établi, contre la morale établie, bref, contre l’avis général bien pensant.

Cela me ramèna soudain une décennie plus tôt, lorsque le monde du travail faisait encore partie de mon quotidien.

Tu me dis ça parce que tu ne m’aimes pas ! venait de me lâcher la princesse-pipi-de-chat à qui j’avais du faire une réflexion…

Ou un truc du genre, avec tout le tact et la diplomatie que l’on me connaît quand une situation m’agace.

En fait je suis pas payée pour t’aimer ! que je lui avais répondu du tac au tac…

Et il me semble qu’elle avait même commencé à pleurer ?

Que voulez-vous, déjà et d’une, c’était la vérité.

Et de deux, j’avais d’autres chats à fouetter.

Parce qu’entendre la description de la cuisine qui allait être livrée dans l’appartement que ses parents venaient de lui payer…

Déjà, au boulot, tous les matins à 6:45, par exemple, je filais en cabine pour téléphoner gratuitement.

Et oui, à l’époque les forfaits des portables n’étaient pas illimités !

Je répétais cela 6 jours sur 7 seulement, car le samedi matin personne n’avait cours, même si je travaillais.

Et d’entendre les collègues de travail répéter en choeur l’inlassable refrain, avant même que j’aie eu décroché le combiné…

« – C’est maman… Y’a quelqu’un qui décroche… C’est maman… »?

Effectivement, je répétais cette phrase avec insistance sur le répondeur.

Jusqu’à ce qu’un de mes kids descende dans la salle a manger et décroche ?

« – C’est bon m’man, suis réveillé ! »

Oui, je quittais la maison à 5:30 du mat, lorsque tout le monde dormait encore à poings fermés.

Et depuis l’entrée en 6ème des plus jeunes, plus personne ne venait les lever et préparer leur déjeuner.

Grand merci, au passage, et reconnaissance infinie à ma chère A.M. qui a remplacé mes absences avec tant de dévouement ?

Quelque soit l’humeur des kids tirés de leur sommeil avec douceur pourtant, elle intervenait toujours avec efficacité ?

Et puis, en cours d’organisation de mon travail, il me fallait aussi souvent rappeler l’un ou l’autre à ses obligations.

N’oublie pas tes vêtements de sport cette fois, ou pense à prendre rendez-vous avec ton prof principal

Et planifier les rendez-vous d’ostéo, de dentiste ou de psychomotricité entre deux entraînements sportifs…

Quand ce n’était pas les croquettes du chat qu’on me rappelait d’ajouter à la liste des courses, ou les grillons des lézards, véridique…

Bref, j’étais une maman multitâche, une 2.0 connectée avant l’heure même !

Alors voilà, moi, les histoires de cuisine intégrée et de salle de sport où se retrouver après avec les copines

Pour parler poliment, ça me les brisait.

Et je n’avais aucune envie d’être forcée à les partager dans l’open-space où nous travaillions.

L’urgence du moment était de torcher proprement et au plus vite mon boulot, rentrer, manger et dormir… 10 minutes.

Le tout, bien sûr, si je n’avais pas eu à faire de courses avant de rentrer, voire récupérer l’un ou l’autre en l’absence de car.

J’attaquais alors ma deuxième journée en une, lavages, étendages, repassage, administratif et art culinaire dans le désordre ?

Puis le retour des kids s’annonçait, goûter, sport, devoirs, dîner.

Jusqu’au moment où je pouvais enfin me jeter au lit !

Fin de programme…

Bien a vous,

Isabelle