« Pas tirés d’affaire »

19/04/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Mes pauvres, vous n’êtes pas tirés d’affaire, que j’ai dit à mes arbres

Pourtant j’y ai bien cru jusqu’à ce matin.

Au loin quand j’ai aperçu leurs silhouettes, il y avait un truc qui clochait.

En fait, le tronc, ça allait, mais les feuilles, je ne voyais rien !

Et pour cause, des mammifères à quatre pattes, je ne sais pas lesquels, s’en étaient bien délecté…

Bon, moi je leur apportais de l’eau comme d’habitude, et ça m’a fait un choc quand même.

Depuis le temps que je prends soin d’eux…

Ça a commencé précisément le jour où le grand arbre est tombé, déraciné par la tempête.

Et que j’ai mis en terre, dans le trou béant, ces deux pauvres tiges qui avaient les racines en l’air, sans doute entraînées dans la chute du grand arbre.

Alors je leur ai fait mon speech habituel.

Je vais tout faire pour vous aider, mais il va falloir y mettre du vôtre, que je leur ai expliqué.

Ça marche avec les bébés humains in utero, pourquoi ça ne marcherait pas avec les bébés arbres ?

Je leur ai donc promis de leur apporter de l’eau régulièrement.

Ce que j’ai fait des semaines durant, sans qu’il ne se passât rien.

Et puis un jour, j’ai vu poindre une première feuille verte.

Sur l’un, puis sur l’autre, peu après.

Après, j’ai compté une deuxième feuille, puis une troisième, jusqu’à ce que l’un d’eux offre un joli bouquet de feuilles sur la tige la plus haute.

Et tous les jours, en passant devant eux à vélo, ils avaient droit à mes encouragements.

Bon, ce matin j’avoue que j’ai fait un peu la gueule.

Mais bon, je leur ai dit, il faut bien que les animaux mangent aussi.

Donc c’est un petit coup de stress, mais ne vous inquiétez pas, je serai toujours là pour vous donner de l’eau, vous pouvez refaire pousser des feuilles, ai-je conclu.

Maintenant, ne reste plus qu’à attendre la suite et la repousse.

Et si jamais ils finissent encore sous des dents indélicates, gare les bébêtes vous aurez à faire à moi, c’est dit !

Je connais quelques arbustes aux aiguilles tellement longues et acérées qu’aucun n’osera s’y frotter…

Bien à vous,

Isabelle