« Pauvre enveloppe larvée »

10/08/2016 Bonjour à toutes et à tous,

Pauvre enveloppe larvée - Crédit photo izart.fr

Pauvre enveloppe larvée – Crédit photo izart.fr

Pauvre enveloppe larvée.

Non, je ne l’ai pas formulé comme ça devant eux.

Mais grande était leur peine en repartant.

Nous avons parlé d’elle, de sa déchéance physique.

Violente pour nos yeux comme pour nos cœurs.

« – Maman, ça me fait peur de finir un jour comme mamie… Je ne voudrais jamais cela pour moi. »

Le retour a été long, surtout en passant par la départementale, tant l’autoroute jusqu’à Valence était saturée à l’aller.

Mais nous avons passé ce moment ensemble à évoquer la vie.

Et sa vie.

Une vie qui ne lui correspondait pas, sans doute.

Mais dans laquelle ils ont essayé maintes fois de se fondre, son mari et elle.

Et oui, il en faut du courage pour sortir des clichés, du qu’en-dira-t-on, de la bienséance.

Habitués et nourris que nous sommes à répondre à des normes, des formatages.

Combien comme eux, sombrent, âgés, dans certaines maladies qui anesthésient le cerveau, la pensée, le discernement.

Oui encore, il faut parfois aller sonder l’inconnu, l’inconfortable, le doute et l’insécurité.

Jusqu’à retrouver la source du bonheur en soi.

Pas forcément servie sur un plateau…

L’entendre murmurer, filet d’eau claire qui se faufile à travers champs et bois.

Comme tu étais belle, maman, les bras chargés de tes rêves de jeune fille, en quittant la campagne.

Une vie régie selon la loi de Dieu depuis ton enfance, et ?

Et toi, dans tout ça ?

De rêves en désillusions, la pente à remonter t’effrayait trop, vous effrayait trop.

La force, l’énergie vous ont manqué.

Personne ne peut juger.

Chacun fait ce qu’il peut, à la mesure de ses moyens et de ses ressources.

Mais non par contre, sombrer dans ce cercle infernal n’est pas une fatalité.

On accompagne sa vie, on la soigne au besoin, on lui réserve le meilleur, on la nourrit, on l’affectionne.

Ma vie est-elle heureuse aujourd’hui ?

Que puis-je lui apporter pour la rendre plus forte ?

Que puis-je lui apporter pour la rendre plus douce ?

Suis-je en accord avec mes rêves, mes aspirations ?

Dans mes veines, coule t-il de l’amour, de la haine, du stress, de l’amertume, de la compassion ?

Tout aussi importante que la gymnastique physique du matin, celle de l’esprit…

Mes vibrations intérieures sont-elles en phase avec celles de la vie ?

Avec celles de ma nature ?

Heureusement, le Parc Jouvet où nous sommes allés nous ressourcer, regorgeait de soleil.

Et de chasseuses et chasseurs de Pokemon Go, merci les kids 🙂

« – Bien plus qu’à Paris et Lyon, tu pourras l’écrire dans ta Petite chronique, ça m’man 😉 »

Bien à vous,

Isabelle