« Reste comme ça »

04/09/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Reste comme ça, même si c’est pratique des fois d’avoir des repas tout prêts, m’a-t-il répondu.

En fait, je venais de consulter mes proches parce que je me trouvais face à un dilemme.

Sachant que le prix d’un repas est de 100 Rs (1.15€) à la Solar Kitchen, la cantine communautaire d’Auroville, et que je cuisine tous les jours, que faire ?

Que faire, alors qu’il est plus avantageux financièrement de déjeuner 5 jours sur 7 à la SK, que de cuisiner soi-même…

En effet, en moyenne, tous les mois je dépense environ 7000 Rs (81€) à la Coopérative pour mes achats courants.

Un peu comme des courses dans une supérette, ça couvre aussi bien les allumettes que les yaourts, les oeufs, la sauce tomate et tous mes fruits et légumes.

Fruits et légumes bio d’Auroville à 95% je précise, car certains végétaux ne poussent pas ici, comme les gros oignons, l’ail ou le gingembre.

A la Solar Kitchen, 5 repas par semaine à 100 Rs, ça fait du 2000 Rs (24€) par mois, auquel il faut rajouter le petit déjeuner et le dîner, mais…

Mais je n’aime pas tout ce qui est proposé au menu de la SK… et c’est tellement meilleur à la maison, même si c’est moins varié.

Ensuite, c’est pas garanti sans gluten à la base, et souvent c’est frit, cuisiné gras ou en sauce.

Autre détail important, les fruits et légumes ne sont garantis ni bio ni locaux.

La salade de carottes râpées et choux blanc n entrée m’a surprise l’autre jour, car je n’achète jamais ces légumes.

Vu que ce n’est ni local ni bio, et de goût complètement dénaturé, autant s’abstenir, ici il y a du choix en cette saison, quand même.

Donc double contrariété quand vous avez les références gustatives de votre pays bien ancrées, ne vous attendez jamais à en retrouver la saveur.

Je me demande d’ailleurs pourquoi les gens continuent à consommer et à payer à prix d’or des pommes de terre qui n’ont ni le goût ni la texture du tubercule français.

Pareil pour les poireaux, haricots verts et autres céleris, c’est une aberration culinaire, économique et écologique…

De plus, il faut manger dans les créneaux horaires de la cantine, et vu que j’aménage comme je veux mes journées de travail, c’est difficilement compatible.

Donc voilà où tout cela m’a menée, non je ne vais céder ni à la facilité ni à l’économie.

Oui, je vais continuer à dépenser et à cuisiner plus, parce qu’y’a rien à faire, chez maman c’est meilleur.

Sans compter que sous peu, le jardin va apporter sa contribution, et ça c’est la troisième bonne raison.

Donc… je reste comme ça, t’as raison !

Bien à vous,

Isabelle