« Sentaro, Tokue et la lune pour témoin »

21/02/2016 Bonjour à toutes et à tous,

v

Sentaro, Tokue et la lune pour témoin – Crédit photo izart.fr

Il est tout à fait déconseillé d’aller faire ses courses le ventre vide.

Il en est de même pour le cinéma.

Rentrée vers 23:00 de la séance que C. m’avait proposée, je me suis précipitée sur mes ustensiles de cuisine !

Parce que tout au long du film, j’ai été obsédée par l’idée de croquer dans ces fameux dorayakis

En les dégustant, j’ai repensé à Sentaro, Tokue et la lune pour témoin de leur promesse.

Le film de Naomi Kawase s’appelle initialement AN ; mais rebaptisé Les délices de Tokyo, du nom de la pâte de haricots confits qui garnit les dorayakis, pâtisserie typique du Japon.

Un film japonais donc, avec des cerisiers en fleurs, et puis leurs feuilles qui se balancent au vent, tandis que va la vie bon gré, mal gré.

Avec des histoires de cabossés de la vie aussi, qui se croisent, se confondent et se mêlent, entourées d’une infinie douceur.

Ou d’une infinie tristesse.

A l’image de la profondeur et de la légèreté, du printemps et de l’automne, tout se rencontre quelque part et nulle part, un jour et une nuit, un matin et un soir.

Dans ce cours de la vie doublé d’un cours de cuisine, les larmes salées succèdent aux rires sucrés.

De nature en fleurs, de vent en pétales, de tissu en papiers, de cheveux en peaux meurtris, l’émotion est au bout du pinceau, de la plume, du souffle.

Tandis que chante la bouilloire, je casse mes oeufs un à un la terrine, puis ajoute le sucre, la farine de riz…

La verveine à l’odeur enivrante, infuse dans la théière de verre, alors que je verse, une à une, mes louches de pâte onctueuse dans la poêle chaude.

La dégustation arrive enfin, instant sublime ponctué de gorgées d’infusion dorée, place à mon quart d’heure de béatitudes sans témoin, si ce n’est la nuit noire.

Remerciement spéciaux aux haricots rouges qui ont accompli ce périple pour relier l’homme à sa nature.

Demain, la recette, c’est promis 🙂

Bien à vous,

Isabelle