« Son fils aussi savait »

24/07/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Il n’était pas le seul, son fils aussi savait.

Tumeur au cerveau depuis deux ans, l’information a été révélée suite à son hospitalisation.

Et il n’a jamais souhaité ni être soigné, ni le faire savoir.

Oui, sans doute avait-il peur de laisser cette compagne dont il attendait le retour depuis des mois, à présent, errant seul.

Cette compagne qui ne reviendra jamais, suite à son hospitalisation, elle aussi, et qui a (enfin) manifesté le souhait d’aller en EHPAD.

Pour l’instant, elle patiente au Centre de suites de soins qu’une place se libère.

Ce séjour lui a d’ailleurs peut-être sauvé la vie, à 90 ans, car autrement, on l’aurait sans doute retrouvée morte chez elle, un jour.

Elle a soudain réalisé combien c’était plus confortable de ne plus avoir à cuisiner pour deux, entre autre.

Pensez, avec un compagnon qu’il faut envoyer aux courses, pour cause de perte d’autonomie, et qui ne sait plus lui-même ce qu’il faut acheter…

Ce même compagnon qui l’avait assistée jusqu’à ce jour dans toutes les tâches du quotidien, même les plus ragoûtantes et les plus intimes.

Contre la volonté de ses proches, elle n’a soudain plus souhaité rentrer chez elle.

Paraît que l’entretien avec le psychologue a été décisif, et c’est tant mieux, que de soucis épargnés, seule à 90 ans, au 4ème étage !

Lui, depuis presque 30 ans, on l’a toujours connu comme le compagnon de la grand-mère, veuve.

Dommage qu’avec son fils ils n’aient pas pu, pas su, rétablir une relation, mais peut-être n’est-il encore pas trop tard.

Ou alors comme pour d’autres, le couvercle se refermera en silence sur une absence.

Régler tout ce que peut être réglé pendant qu’il est encore temps de le dire, de le faire.

Parce qu’autrement, tôt ou tard, les non-dits finissent toujours par ressurgir et souvent ils ont raison de la vie à force de la gangrèner.

Il s’accrochent dans les chairs, à défaut d’être entendus et que les conflits aient été résolus pour les en libérer.

Ben oui, le vieillesse ça se prépare, elle ne vous tombe pas dessus comme ça un beau jour.

Et surtout, peuplons-la de bons souvenirs plutôt que de regrets éternels…

Bien à vous,

Isabelle