« Sortir le passé de l’oubli »

13/02/2014 Bonjour à toutes et à tous,

Exposition Internationale de Lyon

Exposition Internationale de Lyon

Il est une exposition à ne pas manquer à Lyon au Musée Gadagne, dans le magnifique quartier renaissance de Saint Jean.

Jusqu’au 27 avril 2014, allez découvrir « Lyon, centre du monde ! L’Exposition Internationale Urbaine en 1914 ».

C’est l’occasion de mesurer l’intense activité de cette ville de 500000 habitants en début de XXème siècle, en plein essor industriel et économique avec l’électricité et la chimie, et où on l’on compte, à l’époque, plus d’une cinquantaine de constructeurs automobiles.

La soierie lui donne une réputation internationale dans l’industrie textile de luxe, révolutionnée un siècle plus tôt, par la mise au point du métier à tisser Jacquard.

Fidèle à son programme d’une Cité moderne, l’architecte Tony Garnier, construit Le Grand Hall des Abattoirs, qui devient le lieu idéal pour accueillir l’Exposition Internationale Urbaine de Lyon, avant d’être rendu à sa destination d’origine.

Sur 75 ha, 17732 entreprises sont représentées, se regroupant autour de 800 stands avec l’hygiène et l’urbanisme comme mots d’ordre.

A Lyon, Jules Courmont pour l’orientation médicale et sociale, Tony Garnier pour celle de l’architecture, Louis Pradel vice-président de la Chambre de Commerce pour la partie économique et Edouard Herriotmaire de la ville pour la partie urbanistique, vont œuvrer à représenter ici tout ce qui symbolise le courant de pensée en vogue à l’époque : l’Hygiénisme, mouvement considérant que l’hygiène devrait être « l’unique source » de toutes les lois.

En matière de santé, par exemple pour enrayer la tuberculose, mais aussi un autre fléau, l’alcool, pour œuvrer aussi en faveur de la protection infantile, des préconisations se font entendre.

Dans une ville à fort taux de pollutions liées à la concentration industrielle, des horizons s’ouvrent en matière de recherche médicale, de sport et de plein air, le tourisme n’est pas encore « à la mode » !

Outre tous les pavillons étrangers et les pavillons coloniaux, est bâti le pavillon d’un village alpin, avec une vision futuriste de ce que peut être la vie saine dans un habitat rural équipé avec modernité : salle de traite mécanisée, conservation du lait, logement adapté…

Chrysanthèmes

Chrysanthèmes

Dès 1904, Edouard Herriot fait réaliser à Tony Garnier sa première commande, une Laiterie-Vacherie communale en faveur des enfants nécessiteux du quartier, au Parc de la Tête d’Or, en pleine ville, idée étonnamment avant-gardiste pour l’époque !

Une surface horticole de 2 ha, évoluant selon les saisons, à l’entrée de l’exposition, accueille le visiteur, avec des cultures florales et fruitières, ainsi qu’une roseraie, conformément à la tradition de Lyon, région où sont installés la plupart des rosiéristes français.

Parallèlement, commencent à se propager les idées de lutte contre l’insalubrité des logements, le traitement des eaux et des déchets, l’intégration de cabinets de toilette et de WC, à l’intérieur de chaque habitation, et on trouve cela également dans la programmation des exposants du salon, comme facteur de modernité.

Mais peu de temps après l’inauguration de l’exposition, en Mai 1914, la première guerre mondiale met fin à cette gigantesque réalisation dès Août de la même année.

Aussi, sur le stand horticole, les collections de chrysanthèmes, autre spécialité lyonnaise, ne verront-ils jamais l’automne.

Les pavillons allemands et autrichiens seront les premiers désertés, leurs objets d’exposition confisqués, le Grand hall sera alors mobilisé comme usine de fabrication d’obus puis comme caserne militaire, avant de redevenir abattoirs puis finir à l’abandon. dès 1967.

Ce n’est qu’en 1988 que sera lancé un programme de réhabilitation de celle qu’on appelle communément aujourd’hui la Halle Tony Garnier.Quartier Saint Jean à Lyon

Quartier Saint Jean à Lyon

Après la première guerre, la misère, déjà bien présente en début de siècle au sein d’une population ouvrière marquée par des conditions de vie très dures, ne cesse de s’accroître dans des bâtiments de moins en moins entretenus, voire dangereux.

Pour palier à cela et agir vite, la solution radicale consiste à raser entièrement des quartiers anciens pour y reloger la population dans de nouvelles constructions, la situation s’étant davantage dégradée au sortir de la seconde guerre mondiale.

Ainsi, à la fin des années 50, tout le quartier Renaissance Saint Jean du vieux Lyon étant voué à la destruction, des habitants se mobilisent pour éviter cela, avec le soutien de la mairie conjugué à l’action du Ministère de la Culture.

Il faut attendre 1962 pour que la Loi Malraux révolutionne les pratiques de l’époque et sauve tout le quartier Saint Jeand’une issue fatale, celui-ci étant le premier site à faire preuve d’une mesure de sauvegarde en France.

Depuis 1998, la ville de Lyon est inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco.

La culture, c’est ce qui répond à l’homme quand il se demande ce qu’il fait sur la terre.

André Malraux

Bien à vous,

Isabelle