« Sur le Gange on s’est payé le bateau »

25/03/2018 Bonjour à toutes et à tous,

Sur le Gange on s'est payé le bateau - Crédit photo izart.fr

Sur le Gange on s’est payé le bateau – Crédit photo izart.fr

A Varanasi s’étale dans toute sa magnificence, le Gange.

Alors que la barque dans laquelle j’ai pris place remonte les ghats, ma première surprise est de constater que les mythiques escaliers bordent les rives du fleuve à l’infini.

Loin du cliché étriqué véhiculé à cause, sans doute, de quelque mauvais film

Dans la quiétude du soir, les flots dorés clapotent les flancs de l’embarcation remontant doucement au milieu de rafiots électriques qui défilent à vive allure, chargés de touristes.

Soudain c’est le choc…

Un de ceux-ci est venu heurter la proue de notre barque où est posté le petit gars qui actionne les rames à contre-courant et sans visibilité 🙁

Sur le Gange on s’est payé le bateau… et aucune de nous quatre n’a vu arriver l’accident !

Tandis que les deux pilotes d’embarcations règlent ça à coup d’invectives, durant quelques minutes j’imagine le pire, à la vue d’un des montants de la toiture brisés…

Allons-nous sombrer au milieu du Gange ?

Malgré une blessure à la main et une profonde émotion qui lui remplit les yeux de larmes, notre pilote poursuit le voyage.

Mais à peine débarquée à proximité des ghats de crémation, un sentiment d’horreur s’empare de moi à la vue de pieds dépassant d’un bûcher…

Ce rite est réservé aux seules castes aisées, les autres étant contraintes à utiliser la crémation électrique pour honorer leurs morts dans la tradition.

J’apprends peu après, au hasard d’une une conversation que le pire a été évité.

En effet, naviguer sur les eaux du Gange comporte le risque de parfois croiser un bras ou une jambe humaine flottant à la surface du fleuve.

Quand ce n’est pas un cadavre entier recroquevillé…

Mais déjà nous prenons place pour assister à l’āratī du soir au milieu des fidèles de tous les coins du monde venus honorer les divinités.

La magie de Bénarès peut reprendre.

Bien à vous,

Isabelle