« Ta mère la paysanne ou la gitane »

05/06/2021 Bonjour à toutes et à tous,

J’étais sûre d’avoir droit à la réflexion en titrant Ta mère la paysanne

Ta mère la paysanne ou la gitane ?… avait immédiatement rajouté l’un d’eux.

C’est vrai qu’en deux jours j’avais posté deux photos au groupe qui pouvaient refléter l’une ou l’autre.

Le premier cliché était celui de mon vélo chargé… à l’indienne !

Comme une gitane, ou des gitans, on dit plutôt chez nous dès que ça sort de l’entendement ou du bienséant !

Ben oui, j’avais la bagatelle de trente six mangues dans ma caisse verte, plus un sac de paille par dessus, solidement arrimé.

Non, je ne faisais pas ma maligne, vu les tremblements de mon vélo, provoqués par le poids.

Si j’étais soudain déséquilibrée, ce serait la gamelle immédiate avec toutes les mangues qui rouleraient sur le chemin.

Déjà qu’on venait de ramasser les citrons séchés à quatre pattes sous les tréteaux, avec mon collègue de travail, pour cause de fausse manip…

Et le deuxième cliché envoyé était un selfie, ce qui m’arrive rarement car je suis habituellement toujours derrière l’objectif.

Ce matin-là, j’étais donc au jardin avec mon amie la ama, le fichu rabattu sur la tête et les yeux brûlés par les gouttes de sueur qui perlaient de mon front.

Une paysanne comme ta grand-mère, que je me disais en charriant des bassines de feuilles mortes pour garnir les lits que nous venions de nettoyer…

Ben ouais, mais finalement j’aimais ça, ta mère la paysanne…

A. travaillant avec ses ouvriers à côté dans la greenhouse, l’énergie de notre binôme s’en trouvait renforcée.

Je lui suggérais juste de nous remettre en accompagnement sonore les mantras pour cadencer notre labeur.

C’est exactement le même plaisir que j’ai à collaborer avec M. au studio d’upcycling.

Et quand on a la même connexion pour oeuvrer ensemble, que ce soit loisir ou travail, c’est plus régénérant qu’épuisant.

Un appel téléphonique me tira de mon stock de haricots secs à égrener…

J’avais oublié pour un temps le lockdown et les restrictions qui imposaient la livraison de nos paniers de denrées alimentaires.

Mais non, désolée, impossible de me rendre à une autre communauté pour récupérer ma livraison

Et d’une, je ne savais pas où elle était (!) et de deux, je doutais fort, ce coup-là, que tout rentrât dans la caisse verte de mon vélo !

Bonne intuition, car une fois arrivée, je découvris à la réception un plein sac de courses plus un carton qui m’attendaient.

Ah ben oui, après une deuxième semaine de lockdown total, j’avais un peu plus anticipé pour la suite, renouvelant cette fois huile, lessive, thé, sucre.

Dommage, j’apprendrai dans la soirée que les magasins alimentaires seraient à nouveau ouverts lundi matin…

Bien à vous,

Isabelle