« Travail de terrain »

18/10/2015 Bonjour à toutes et à tous,

Travail de terrain

Travail de terrain

« – Vous faîtes quoi là, vous les cassez ?

-… »

Elle a lancé ça comme ça la dame, en nous regardant faire, sans trop réfléchir.

Du moins je l’espère pour elle.

Ben j’ai rien trouvé à répondre, tant sa question m’a scotchée.

Mes vieux copains de chantier, qui guettaient du coin de l’oeil, eux-même ont été surpris par mon mutisme.

Vous vouliez que je lui réponde quoi ?

Qu’elle était conne ?

Franchement, c’est bien connu que pour monter un mur de pierres sèches, ça va mieux en cassant les cailloux…

Ah, on entendant bien plus que vous en le croyez, des réflexions de ce genre !

Sur un autre chantier auquel je participe également, y’a bien un gentil jeune papa avec son fiston qui nous a demandé où étaient les plans.

Quels plans ?

Trop mignon ♥

Ah, cette fois, j’avais répondu qu’on n’était pas chez IKEA 🙂

En rentrant du chantier, cette semaine, je me suis rendue compte que j’y passais une paire d’heures dans mes cailloux ces derniers temps !

Faut dire que j’ai toujours aimé ça, le travail de terrain.

Même jeune, j’étais déjà disposée pour étudier sur le terrain plutôt que dans les livres, comme le préconisait d’ailleurs Rousseau…

Mine de rien, des années que ça dure ces histoires de chantiers de pierres sèches.

Et toujours la motivation !

« – Tu crois que tu pourrais monter un mur toute seule ? me lance J. l’autre jour sur un ton de défi…

– Oh ben oui, sans problème ! »

Et ben voilà, je viens de me rendre compte qu’à force de pratique j’ai appris la technique.

Alors, là, c’est comme la botanique, je défie quiconque d’apprendre sans faire de terrain, bonne chance 🙁

Et bon courage, surtout.

Voilà, ma brave dame, on cause, comme ça, entre amis, tout en empilant des pierres, et puis un jour, hop, c’est magique, on se rend compte qu’on sait faire !

Ah ben oui, excusez du peu, nous, on les empile, on les ajuste, on les cale.

Tout en douceur et avec amour.

Exceptionnellement, c’est une bosse qu’il faut faire sauter pour continuer la rangée, mais jamais pour le plaisir de casser…

Et même des fois, comme ça, dans un tas de cailloux abousés depuis longtemps, LE morceau apparaît.

Celui qu’aucun d’entre nous n’imaginait trouver un jour !

Et là, je puis vous assurer que ça nous rend heureux pour la fin de la journée 🙂

Bien à vous,

Isabelle