« Une machine version sport »

18/06/2021 Bonjour à toutes et à tous,

C’est autre chose lorsqu’on goûte à une machine version sport !

D’abord, on cherche le point de patinage pour régler l’allure, exactement comme sur une voiture.

Là, en l’occurrence, il s’agit d’une machine à coudre industrielle, et pas de la première jeunesse.

Un collector en quelque sorte, à manier avec toutes les précautions d’usage…

Bon, j’avais bien dit que je ne la ramènerais pas avec mes compétences en couture, sauf que là j’ai une commande en upcycling.

Et c’est bien impossible de la réaliser à la main, encore que…

Mais on ne m’a pas commandé une oeuvre d’art, juste une bannière qui va flotter au vent.

À peine avais-je posé les pieds sur la pédale d’accélérateur du bolide que VRAOOOOM !!! celui-ci avait tracé 50 cm au moins !

Évidemment, j’avais flairé la bête qui, tapie sous la peinture écaillée du boîtier, ne demandait qu’à bondir à la moindre impulsion.

Alors là ma belle, que je lui ai dit, une fois remise de mes émotions, j’en ai dompté des bagnoles et de bien pires que toi, alors…

Ah ben oui, s’il fallait que je les énumère toutes !

Des épaves de Renault 6 sans démarreur aux Express sans direction assistée de la Poste en passant par la luxueuse boîte auto de l’Audi A4 break, je gère.

Et bien que j’aie eu une santé horreur de la voiture pendant une bonne décennie, y’a un moment où ça m’a passé.

On va dire par la force des choses, quand c’est devenu mon outil de travail.

Il me fallut alors affronter tous mes vieux démons, surpasser peurs, doutes, craintes, angoisses, mais aussi crevaisons, accidents et pannes en tout genre, bingo !

Après toutes ces années, j’étais devenue une vieille routière confiante que plus rien n’affolait au volant, ni les intempéries, ni l’état de la route, ni les kilomètres, ni la circulation, rien.

Et quand j’y pense… la dernière fois que j’ai conduit une voiture, c’était en Octobre 2019… si des fois on savait ce que la vie nous réserve !

J’ai à nouveau baissé le pied de biche, vérifié les deux fils, posé mes pieds sur la pédale et commencé à lentement faire chauffer la bête.

Une main sur l’ouvrage, l’autre sur le volant, j’ai accompagné le mouvement et VRAOOOOM !!!… encore raté.

La collègue qui m’a donné les conseils pour démarrer la machine m’a avoué être soulagée de me voir à l’aise autant côté maniement que côté mécanique.

Bon, c’est pas comme si j’avais pas cousu des kilomètres, que dis-je, des dizaines de kilomètres de draps, housses couettes, rideaux et compagnie.

C’est pas non plus comme si je n’avais pas habillé mes kids des pieds à la tête, au moins jusqu’au primaire…

Et que j’ai toujours continué à coudre, usant même deux machines, ignorant que la troisième récemment acquise resterait au placard après à peine un an d’exercice.

A moins qu’un jour je ne décide de la rapatrier ici ?

Bref, j’ai repris un bout de bâche et guidé la bête à tourner en rond régulièrement.

Oui, c’est sans doute un des exercices les plus techniques à effectuer sur une machine à coudre.

Alors je ne vous dis pas les dégats sur un monstre qui ne rêve que de bouffer du kilométre linéaire…

Mais bon, cela m’a quand même attiré les compliments de la collègue, rassurée de voir que j’étais presque à l’aise sur la bécane après deux séances d’essai.

Apparemment, bien d’autres avant s’y étaient cassé les dents, quand ce n’était pas les aiguilles

Bien à vous,

Isabelle