« Y’a plus malheureuse que moi »

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28/03/2020 Bonjour à toutes et à tous,

Y’a a plus malheureuse que moi.

Encore un connard qui a butté sa femme puis s’est suicidé devant leurs enfants.

La veille, un autre connard avait étranglé sa femme enceinte.

Toujours les femmes et les enfants victimes collatérales des violences conjugales que rien n’arrête.

Au contraire les associations de lutte contre les violences faites aux femmes tirent la sonnette d’alarme.

Le confinement aggrave la situation de toutes ces femmes condamnées au huis clos avec un partenaire violent.

Et là, vous êtes maintenant toutes et tous confiné·e·s, vous les entendez les cris, vous les entendez les larmes, vous les entendez les coups ?

Vous ne pourrez pas dire que vous étiez absent·e·s cette nuit-là, ce jour-là, à ce moment-là.

A peine si vous êtiez sorti·e·s 30 minutes pour faire les courses dans la journée.

Les enfants qui pleurent, les femmes qui hurlent, les coups qui tombent, ça ne peut jamais laisser indifférent·e·s.

Et s’il vous plaît, personne pour me répondre comme déjà fait qu’il faut mettre un bémol à ce que les enfants racontent ?

D’une lâcheté impardonnable.

Toutes et tous témoins auditifs, je rêve que ce confinement puisse au moins sauver la peau de quelqu’un·e·s

Pendant ce temps-là, la police est mobilisée en masse tandis que fleuvent les amendes contre les réfractaires au confinement.

C’est bien d’applaudir tous les soirs aux fenêtres pour remercier le personnel soignant, toutes les actives et tous les actifs mobilisé·e·s contre le virus.

Et dont vous espérez le geste qui vous sauvera la vie le cas échéant.

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Mais derrière le mur, derrière la cloison, sachez aussi que des femmes, des enfants luttent tous les jours pour rester en vie.

Elles et eux, ce sont des héros de la vie quotidienne.

Mais ces gens-là ne vous apporteront jamais ni réconfort ni secours.

Peut-être que vous ne les verrez jamais, peut-être que vous ne les rencontrerez jamais.

Sûrement qu’ils ne nous sauveront jamais la vie.

Vous pourrez tout juste entendre les cris, les pleurs où les coups.

Mais si c’était vous l’héroïne ou le héros de leur vie ?

Si de lamentations en manques, de privations en frustrations de confinement, vous sortiez de la plainte un jour ?

Si la vie des autres avait autant de valeur que la vôtre ?

Si vous osiez tendre la main au lieu d’attendre toujours celle des autres ?

La vraie guerre sera gagnée lorsque le nombre de femmes mortes sous les coups des hommes sera réduit à néant.

Bien à vous,

Isabelle