« Une explication de ma complicité »

20/08/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Témoin la veille du comportement du père, une amie trouva là une explication de ma complicité avec le fils défunt, puis de mon immense chagrin.

Le lendemain, à peine arrivé sur le lieu de la crémation, impassible, vociférant et distribuant des ordres à tout va, le père me donna des frissons de la tête aux pieds !

Mais le pire arriva lorsqu’il décréta… que le bûcher avait été mal orienté.

De mémoire de personne intervenante sur les lieux, personne n’avait jamais vu cela ici.

Car il fallut alors démollir le sarcophage de briques rouges pour en inverser les extrémités.

Puis, il donna des ordres à son jeune fils, entièrement tondu et revêtu de blanc pour la cérémonie, ponctués de Brahmane said...

Son épouse, en larmes, fut reconduite à la voiture tandis que le brasier était allumé.

Le corps du défunt, enfin recouvert de la terre rouge d’Auroville puis de brassées de pétales de fleurs étalées par les personnes présentes, put commencer à se consumer.

Rendue avec d’autres sur le lieu de la crémation, nous eûmes droit à ce pénible spectacle qui fit même rebrousser chemin à l’une d’entre nous…

Et tandis qu’une épaisse fumée commençait à monter au dessus des neem trees, le père disparut de notre champ de vision, mais pas sa voix.

Car non seulement il avait commencé à s’entretenir en vidéo avec un interlocuteur, filmant le brasier par intermittence, mais il le faisait… dans le cimetière adjacent.

Faut dire aussi que la sonnerie de son téléphone avait déjà retenti de façon intempestive une bonne dizaine de fois alors qu’il donnait des ordres autour du bûcher.

Nous apprîmes par ailleurs que la soeur du défunt n’était pas du voyage, pourquoi, on ne le saura sans doute jamais.

Et tandis que le père s’agitait toujours au téléphone, mais cette fois le long de la route où stationnait la voiture pleine des femmes, le frère demeura seul.

Je pus profiter de ce moment à l’abri des regards pour lui offrir un petit sac contenant un chandelier de ma création.

En effet, H. avait adoré cet objet, voyant là un lotus, alors qu’à mes yeux ce n’était qu’une simple fleur…

Bien à vous,

Isabelle