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« J’ai pas fait de délation »

27/11/2015 Bonjour à toutes et à tous,

J’ai eu comme un cas de conscience cet après-midi.

Chemin faisant avec des amies, sur les coteaux ensoleillés du Mont d’Or, un couple visiblement un peu inquiet est venu à notre rencontre.

« – Allez-vous du côté de Poleymieux ?
– Ah, ben c’est dans l’autre sens…
– Non, non, vous dirigez-vous vers Poleymieux en passant par la ferme ?
– Oh, on n’en passe pas très loin…
– Alors il faut les prévenir en passant, nous n’avons pas de téléphone sur nous, mais leur numéro est sur la pancarte !
– ???
– Il y a deux vaches au milieu du chemin, un peu plus loin, elles ont du s’échapper de leur enclos ! »

A croire que le climat qui règne en France ces derniers temps a tôt fait de troubler certains esprits.

Certes, un sursaut patriotique c’est compréhensible et même normal, mais aller dénoncer des vaches

Quand nous sommes arrivées à leur hauteur, elles paissaient cependant non loin de leurs comparses.

Mais néanmoins de l’autre côté de la barrière 🙂

De quel droit balancer deux vaches éprises de liberté ?

Comment oser réprimer cette envie irrépressible d’aller goûter à autre chose ?

Ah oui, de plus, je voue un amour sans limite aux vaches (mais pas que) animal si paisible et si doux de nos campagnes.

Elles s’en donnaient donc à coeur joie dans la friche d’à côté, mes deux amies.

D’ailleurs elles ne broutaient même pas du blé ou une quelconque autre culture.

Elles savouraient juste le plaisir de sortir du cadre ordinaire.

L’une a relevé la tête lorsque je suis arrivée à leur hauteur.

Et puis s’est dirigée lentement vers moi, en me humant délicatement, naseaux pointés en avant.

« – Bonjour ma belle… profite, profite… c’est bien ici, hein ? »

Ah ben oui, je parle aux vaches aussi parfois, pas vous ?

Elle m’a regardée, je l’ai regardée.

Puis nous avons continué notre route.

Alors elle nous a regardées partir, toujours campée au milieu du chemin.

Nous avons tôt fait de dépasser la ferme.

Puis poussé ensuite jusqu’au cuvier des viticulteurs du village qui faisaient une journée porte ouverte.

Soudain, parmi les personnes rassemblées pour la dégustation, il m’a semblé apercevoir le couple croisé un peu plus tôt sur le chemin.

Néanmoins j’ai pas fait de délation.

Bien heureuse pour mes vaches.

Même qu’avec un peu de chance, elles ont peut-être eu le temps de descendre jusqu’à St Germain.

C’est samedi, allez savoir, il y aura peut-être même un bal ce soir 😉

Bien à vous,

Isabelle