« Des espagnol·e·s bien francisé·e·s »

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27/08/2019 Bonjour à toutes et à tous,

Paraît que jadis dans ma rue, tous les soirs d’été, les gens sortaient leurs chaises et s’asseyaient dehors pour discuter.

Maintenant, il n’y a plus que des espagnol·e·s bien francisé·e·s qui ferment portes et fenêtres toute l’année.

Et se barricadent derrière les épais murs de leurs villas.

Même s’ils racontent toujours que, fuyant l’Espagne avec leurs parents, ils avaient habité des cabanons en bois.

Certaines se rappellent n’avoir pas plus de 4 ans en arrivant dans ce village de l’autre côté des Pyrénées.

Maintenant, on dispute sa place de voiture sur le parking au même titre que les français·e·s !

Ou on sulfate à qui mieux mieux le lierre qui grimpe chez le voisin, de préférence durant son absence.

Une voiture immatriculée à l’étranger se gare et voilà que tout le voisinage espionne pour voir qui en sort.

C’est vrai, la réputation qu’on a de l’étranger, nous autres français·e·s, c’est d’être les champions de la méfiance.

De fait, nos moeurs se sont libérées près de 10 ans après l’Angleterre quand même !

Comme en ce qui concerne l’abolition de la peine de mort en 1969, et seulement en 1981 en France.

Et le droit à l’avortement a été acquis en 1967 en Angleterre, contre 1975 ici.

Tout comme la dépénalisation de l’homosexualité qui a fêté ses 50 ans en 2017 Outre Manche…

N’aies pas peur de la différence ou des étranger·e·s, c’est sûrement pour bientôt dans les manuels scolaires.

Sans doute à cause de l’Exception Culturelle Française on nous inculque très tôt de ne pas nous mélanger aux autres.

Ainsi que de ne pas nous mêler de leurs affaires.

On pratique ainsi le culte de la personnalité… et de l’individualisme pour ne pas dire de l’égoïsme.

L’autre jour une personne rappelait que la gastronomie française était de réputation mondiale.

Ah, elle avait sans doute déjà du déguster toutes les autres spécialités de la planète !

Lors d’une conférence sur les sorcières de la région au 17ème siècle, j’ai été bien surprise d’entendre parler ainsi le narrateur.

En effet, il reconnaissait qu’enfant, il s’amusait avec d’autres, à jeter des pierres sur la façade de la bicoque d’une pauvre vieille.

Ben oui, tout le portrait de la breish ou bruèissa, sorcière en occitan, c’est à dire âgée, mal vêtue et pauvre 🙁

Et bien, nombreuses devaient être les personnes fuyant le fascisme dès les années 1936 à afficher ce profil lors de la Retirada

Bien à vous,

Isabelle