« Des histoires de pipi »
18/01/2025 Bonjour à toutes et à tous,

Des histoires de pipi, je ne pense pas être la seule à en avoir de quoi écrire des romans, me trompais-je ?
Ce jour-là donc, comme tant d’autres, je cheminais dans Paris lorsqu’une une envie très pressante se fit sentir.
Le truc original c’est que n’importe où et n’importe quand, ce sont toujours les mêmes réflexes que j’adopte.
Ne pas tousser, ne pas éternuer, oublier… et surtout tromper le mental, non il ne se passe rien, je n’ai envie de rien.
Arrivée péniblement en gare de Lyon avec cette envie pressante, j’eus beau déambuler en long, en large et en travers des quais, aucune indication de toilettes en vue.
Un employé chargé du nettoyage me donna la clef de l’énigme.
Effectivement c’était fort mal indiqué en surface, les toilettes se trouvant en sous-sol.
Arrivée devant la porte, je constatais avec horreur qu’il y avait un tarif pour pisser, un euro pour contribuer à l’entretien des chiottes, dixit la pancarte…
Faut pas abuser quand même la SNCF, c’est de l’ordre de l’intérêt général de pouvoir se soulager la vessie n’importe où et gratuitement.
Je repensais soudain à la conversation avec l’un de mes proches à propos des déjections canines sur les trottoirs… et bien la voilà la solution !
Taxons les propriétaires de chiens qui sont les premiers producteurs de crottes dans l’espace public, pour financer de partout des WC publics gratuits pour humains.
Je renonçais donc à contribuer à ce racket organisé et remontais en surface, résistant à l’idée de m’enfouffrer dans un train immobilisé à quai pour satisfaire mon besoin.
Je dois préciser que cette idée saugrenue ne venait pas de moi, et ne me semblait pas vraiment réalisable.
Grand bien m’en prit, car la contrôleuse à bord du train dans lequel j’embarquais peu après, m’expliqua que tous les WC étaient verrouillés avant le départ.
Simple précaution qui empêche aux resquilleurs de s’y planquer, faut effectivement parer à tout…
Moi, j’avais déjà fait trois aller-retour jusqu’à la porte des WC, constant avec horreur à chaque fois qu’ils demeuraient obstinément fermés.
C’est cette brave dame, qui, me voyant plantée devant la porte, me délivra de mon triste sort et de mon envie, tout en m’expliquant le pourquoi du comment.
Revenue m’asseoir à ma place numérotée, je pus observer avec quelle précaution une japonaise désinfectait toutes les anses et poignées de ses sacs et bagages.
Après ce cérémonial, elle afficha sur les réseaux sociaux la photo de son pain au chocolat industriel et mou, encore à demi emballé dans son étui plastique.
Assis sur le siège faisant dos au sien, un français bien franchouillard n’hésita pas, afin d’accompagner son litre de rouge, à débourser quatre euros auprès de l’hôtesse, pour une boîte de chips pétales.
Là, tu te rends compte soudain à quel point nous n’avons pas toutes et tous les mêmes valeurs, selon que nous soyons d’ici ou d’ailleurs…
Bien à vous,
Isabelle